A la 9e Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (Seattle)

VIH : les premiers résultats obtenus avec un inhibiteur de CCR5

Publié le 25/02/2002
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L'essai de phase I, présenté par les chercheurs de Montpellier et de New York, représente la première étude où un antagoniste du récepteur CCR5, nommé provisoirement SCH C, a été donné oralement à des sujets infectés par le VIH. Avec des résultats positifs : au bout de dix jours, le traitement est capable de réduire la charge virale plasmatique même à un niveau peu élevé et apparaît bien toléré. L'effet se prolonge après l'arrêt thérapeutique.
Les essais in vitro, sur une large sélection d'isolats primaires du VIH, avaient montré antérieurement que le SCH C exerce une puissante action inhibitrice sur la réplication du virus. La tolérance, la sécurité et le profil pharmacocinétique ont été décrits chez des volontaires sains pour des doses jusqu'à 600 mg pour une dose unique et 400 mg/j pour un traitement de quatorze jours.

Douze adultes volontaires

Le potentiel antirétroviral de SCH C est en cours d'étude, sur des groupes de 12 volontaires contaminés par le VIH, à des dosages croissants : 50 mg, 100 mg et 200 mg. C'est l'un de ces essais qui est présenté.
Dans celui-ci, mené en France et aux Etats-Unis, 12 adultes volontaires chroniquement infectés par le VIH ont été recrutés. A l'inclusion, ils ne prenaient pas de traitement antirétroviral et leurs CD4 étaient en moyenne supérieurs à 250/mm3.

Traitement bien toléré

On leur a donné 25 mg de SCH C toutes les douze heures (50 mg/j) pendant dix jours. Les taux d'ARN VIH ont été déterminés toutes les six heures pendant les soixante-douze premières heures, puis toutes les vingt-quatre heures pendant les autres jours de traitement. Cette information a été recueillie ensuite régulièrement pendant les dix-huit jours qu'a duré le suivi.
Les résultats montrent que le traitement par SCH C est sûr et bien toléré. Les premières analyses indiquent un profil pharmacocinétique similaire à celui des volontaires sains, avec des Cmax et Cmin en moyenne de 140 nM et 90 nM.
La courbe sur laquelle se décrit l'effet antirétroviral du produit pendant dix jours puis pendant une période de sevrage thérapeutique, montre une courte période de délai avant l'installation de l'effet thérapeutique, puis un prolongement de cet effet après l'arrêt du traitement.
Parmi les 12 personnes traitées, 10 ont présenté une réduction d'au moins 0,5 log de la charge virale. La réduction a atteint 1 log ou plus chez 4 des sujets.

J. Reynes, R. Rouzier, T. Kanoumi, B. Baroudy, A. Keung, C. Hogan. M. Markowicz et M. Laughlin, Montpellier et New York (Rockefeller University).
Seattle, 9e Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections.

Dr Béatrice VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7074