En 2002, la Fondation Bill & Melinda Gates et la fondation de la famille Henry J. Kaiser ont constitué un groupe de travail mondial composé de patients atteints du VIH/sida et des experts travaillant dans le domaine de la santé publique, de la prise en charge clinique ou de la recherche comportementale et sociale.
Leur rapport, « Access to HIV Prevention : Closing the Gap » (Accès à la prévention du VIH : réduire le fossé) constitue, selon ses auteurs, « la première analyse par région des insuffisances dans l'accès à la prévention ». Son but est d'éclairer l'élaboration des politiques, la planification des programmes de prévention du VIH à l'échelle mondiale et les décisions des donateurs.
Vingt ans après le début de l'épidémie de sida, « moins d'une personne sur cinq exposée au risque d'infection à VIH a aujourd'hui accès à des programmes de prévention et les montants, chaque année pour la prévention dans le monde, sont de 3,8 milliards de dollars inférieurs aux sommes nécessaires d'ici à 2005 ».
L'accès au traitement est encore plus limité, et comme la prévention, il varie d'une région à l'autre.
Mais surtout, les ressources font cruellement défaut. Drew Altman, président de la fondation Kaiser, note : « Nous avons découvert que les pays en développement eux-mêmes sont en fait les plus importants donateurs de fonds pour les programmes sur le sida. ». Les pays développés doivent donc faire bien davantage. Un grand nombre d'entre eux « offrent des sommes que l'on pourrait attendre de fondations privées et non de pays riches ».
L'augmentation des ressources figurent parmi les premières recommandations du rapport : « Les dépenses mondiales relatives à la prévention du VIH devront tripler d'ici à 2005 pour passer à 5,7 milliards de dollars, puis à 6,6 milliards d'ici à 2007. » L'objectif serait d'atteindre 0,02 % du PIB national de chaque pays donateur.
La priorité doit être donnée à la prévention en utilisant un éventail de stratégies qui ont déjà été scientifiquement validées et qui présentent un bon rapport coût/efficacité : activité sexuelle retardée, promotion du préservatif, conseil, tests volontaires, programmes pour les usagers de drogues injectables.
Programmes de prévention et de traitement devront être intégrés afin d'assurer que les personnes dont le test se révèle positif accèdent rapidement à des traitements.
Si toutes ces mesures étaient prises, l'on pourrait éviter 29 des 45 millions de nouvelles infections à VIH attendues d'ici à 2010.
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