Dans une lettre au « Lancet », le Dr Baruti Mosimaneoisile et son équipe, qui travaillent pour le programme SIDA du gouvernement du Botswana, remettent en cause, en se fondant sur leur expérience de terrain, l'un des préceptes de l'OMS et de l'ONUSIDA.
Ces organisations recommandent que les traitements préventifs de la tuberculose chez les patients infectés par le VIH ne soient mis en place qu'après une radiographie pulmonaire (afin d'éliminer une tuberculose active).
Ce type d'examen n'est pas accessible (matériellement ou financièrement) dans une grande partie des territoires où vit la majorité des sujets atteints. C'est pour cette raison que le médecin du Botswana, pays à forte incidence d'infection par le VIH et à très faible revenu par habitant, a mis en place une étude épidémiologique simple. Il s'agissait de tester si l'interrogatoire et l'examen clinique peuvent à eux seuls exclure une tuberculose active.
Pour cela il a formé 500 infirmières travaillant dans ces centres de santé spécialisés dans la prise en charge du VIH, au diagnostic clinique de tuberculose. Sur les 935 patients infectés par le VIH et éligibles pour l'isoniazide, 692 ne présentaient pas de signes de tuberculose active, contrairement aux autres patients. Un examen radiographique leur a donc été proposé et seulement 563 d'entre eux l'ont effectivement passé. Sur ces 563 sujets, seulement 24 présentaient des anomalies radiographiques : 23 pneumonies atypiques et une seule tuberculose active. Au total, une prescription d'insoniazide (de 300 à 40 mg/j accompagné de vitamine B6 à la dose de 25 mg/j) a été faite à 536 patients et 88 % d'entre eux poursuivaient le traitement après 2 mois, 84 % à 4 mois et 69 % à six mois.
« The Lancet », vol. 362, pp. 1516 et 1551-1552.
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