Six cent cinq millions de personnes âgées de plus de 60 ans dans le monde, une Europe qui comprendra en 2025 huit des dix pays à la population la plus âgée... : c'est à partir de ce type de données que s'est construite l'Alliance for Health & the Future (Alliance pour la santé et l'avenir), qui entend donner aux personnes âgées une place à part entière dans nos sociétés.
Coprésidée par le Pr Françoise Forette (par ailleurs, présidente de la Société française de gériatrie et de gérontologie, SFGG), l'Américain Robert Butler et la très Britannique Baroness Sally Greengross, membre de la chambre des Lords, l'Alliance entend peser sur la scène politique internationale pour promouvoir une vieillesse en bonne santé pour tous.
Discrimination par l'âge
A partir des nombreuses études sur la démence sénile et sur la maladie d'Alzheimer, l'Alliance propose de promouvoir des programmes permettant le maintien de la capacité cognitive chez les personnes âgées. « L'altération des facultés cognitives n'est pas inévitable », assure Robert Butler, qui milite pour des améliorations dans le style de vie, incluant une plus grande activité physique, une stimulation mentale et une activité sociale. « Les personnes âgées devraient pouvoir continuer à travailler ou faire du bénévolat si elles le souhaitent », souligne Françoise Forette. De son côté, Sally Greengrosss assure que « l'éducation et la formation doivent pouvoir se poursuivre la vie durant ».
Les fondateurs de l'Alliance s'insurgent contre la « discrimination par l'âge » dont feraient l'objet, dans les deux sens d'ailleurs, de nombreuses personnes « sur le marché du travail, mais aussi dans le système de soins, au niveau des services financiers, de la participation civique et politique, au plan de l'éducation, ou encore dans la conception de l'environnement et des modes de transport ».
Pour promouvoir ses idées, l'Alliance for Health & the Future veut mener des programmes de recherche internationaux. Ils lui permettront notamment de définir des indicateurs mesurant l'implication des personnes âgées dans la vie active. Des recommandations seront élaborées pour différentes populations - en particulier les mères de famille, afin qu'elles éduquent leurs enfants dès le plus jeune âge à préserver leur capital santé - au sujet de la santé cognitive, de la fonte musculaire, des capacités visuelles et auditives.
De manière plus générale, l'association souhaite placer le débat du vieillissement sur la scène politique et tout mettre en œuvre pour que l'organisation des soins, mais aussi des modes de vie et de l'environnement, soit à la mesure de l'évolution démographique.
Il s'agira alors d'arriver à gérer le paradoxe qui consiste à vouloir mieux intégrer les personnes vieillissantes au projet social en luttant contre la discrimination, tout en brandissant la vieillesse comme identité sociale et politique.
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