« Faites-vous dépister, les biologistes vous offrent le test. »
Le nouveau slogan de la campagne nationale de dépistage du VHC se veut encore plus incitatif que les précédents. En mettant l'accent sur la gratuité du geste, les organisateurs espèrent convaincre un maximum de Français à pousser la porte de leur laboratoire de quartier, ce jeudi 16 octobre.
Cette année, la mobilisation des biologistes atteint un niveau record : 1 837 laboratoires* - presque un sur deux - participent à l'opération et offrent le test de dépistage. Au cours des trois premières années, plus de 60 000 personnes en ont bénéficié ; 751, dont le test s'est révélé positif, ont pu être orientées vers un professionnel de santé, première étape d'une prise en charge adaptée. Des résultats encourageants, « qui prouvent que la démarche répond à un vrai besoin, mais qui peuvent encore être améliorés », estime Jean Benoît, le président du Syndicat national des biologistes. « La majorité des gens qui viennent ont plus de 40 ans. Cette année, on veut toucher les plus jeunes, qui doivent se sentir concernés à cause de leurs pratiques à risques (toxicomanie, piercing, tatouage...). »
Cette quatrième opération de dépistage gratuit mettra également l'accent sur le suivi de la personne dépistée séropositive. « Nous voulons améliorer le réseau de prise en charge de ces patients, explique Jean Benoît. Les biologistes s'engagent à les orienter vers un médecin généraliste, et à adresser à ce dernier une lettre et un questionnaire pour améliorer sa réaction face aux patients infectés. En fait, les médecins aussi manquent d'information sur l'hépatite C. »
Un constat partagé par le Dr Jean-Louis Boujenah, de l'Association nationale des médecins généralistes, autour de la recherche et de la réflexion sur l'hépatite C. « Cette journée, dit-il, c'est aussi un moyen de sensibiliser les médecins, encore trop nombreux à ne pas avoir, par exemple, le réflexe de prescrire un dépistage du VHC lorsqu'ils voient un tatouage sur l'épaule de leur patient. »
Un coût de 100 000 euros
Cette journée est le symbole d'une nouvelle forme de prise en charge du patient, où tous les professionnels de santé travaillent ensemble. Une initiative du terrain efficace, mais qui coûte chère. Le budget global de la journée, de 100 000 euros, est intégralement supporté par les biologistes. « Cela nous demande un effort de temps et un effort financier important, qu'il sera difficile de maintenir sur une très longue période », annonce dès à présent Jean Benoît, qui appelle les autorités à prendre le relais de la dynamique que les biologistes ont amorcée. Pour l'hépatite C, mais également pour toutes les autres pathologies qui peuvent être diagnostiquées par des marqueurs biologiques.
« Il existe tellement d'autres sujets de prévention intéressants, ajoute le président du Syndicat national des médecins biologistes, le Dr Claude Cohen. On voudrait qu'un relais soit pris pour compléter notre démarche. »
Les biologistes souhaiteraient que les autorités décident de rendre systématique le dépistage du VHC. Cela leur permettrait de recevoir un forfait, un peu comme les radiologues pour le dépistage du cancer du sein : ceux qui sont référencés reçoivent un forfait de mammographie inférieur au prix d'une mammographie spontanée.
* Pour connaître le laboratoire participant le plus proche, contactez le 0.800.156.156 (appel gratuit), ou consultez le site www.depistage-hepatitec.org
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