Les Verts n'ont pas besoin de se battre avant la défaite ; ils se l'infligent avant le début de la bataille. La seule question qui se pose en ce qui les concerne est la suivante : s'ils sont capables de sombrer dans le ridicule à propos du choix de leur candidat à la présidence, comment peuvent-ils gouverner ?
Un ridicule constamment alimenté par une sorte d'indécision maladive. M. Lipietz a obtenu une majorité de voix au sein d'un mouvement qui le connaît mieux que chacun d'entre nous. Ceux qui ont voté pour lui ne pouvaient ignorer qui il était, à quelles provocations il allait se livrer, quelles énormités dictées par l'idéologie il allait prononcer. Son directeur de campagne l'a abandonné sous le prétexte que M. Lipietz est « incontrôlable ». Mais après tout, il est préférable que le candidat Vert à la présidence dise ce qu'il pense plutôt que de nous mentir.
Il appartenait à la base de récuser un homme dont elle dit aujourd'hui, mais un peu tard, qu'il ne la représente pas.
Ce qui est intéressant, dans l'affaire, c'est le ballet auquel elle donne lieu. S'il n'en tenait qu'aux Verts, la France deviendrait le pays du débat, le pays où on n'agit jamais, mais où on parle sans cesse, un pays-salon dont tous les habitants s'installeraient au café pour discuter de nos problèmes de société sans jamais les résoudre, un peu comme la noblesse du XVIIe siècle.
Et voilà la séquence du débat : M. Lipietz est insupportable, il devrait renoncer à sa candidature. mais, d'un autre côté, il a été démocratiquement élu, et alors, comment s'en débarrasser ? Mais s'il partait de lui-même, il faudrait un autre candidat. Noël Mamère, qui n'a jamais caché ses ambitions, ne veut pas être « un cheval de retour », autrement dit : « Désignez-moi par acclamations. » Mais alors, pourquoi pas Dominique Voynet ? Ah, ce n'était pas prévu. A Lipietz une candidature qui ne conduisait à rien de toute façon, à Voynet le pouvoir sur le parti. Peut-être un quatrième homme (ou femme) ?
Non seulement une candidature Verte à la présidence constitue un exercice théorique ; non seulement le choix de M. Lipietz n'a été possible que grâce à l'irresponsabilité de la majorité qui a voté en sa faveur ; non seulement tout cela n'a, en définitive, aucune importance, mais l'environnement, qui est le problème du siècle, n'a pas la moindre chance d'être géré par ces doux rêveurs. Ils devraient appeler Corinne Lepage à la rescousse. Depuis qu'elle a quitté l'Environnement en 1997, elle n'a pas cessé une minute de défendre cette cause, avec un franc-parler qui fait plaisir à entendre. Malheureusement pour les Verts, elle n'est pas de leur bord. Mais aussi, qui peut en être ?
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