Biafungine 1 x/semaine

Vers une utilisation élargie

Publié le 30/10/2014
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Crédit photo : PHANIE

Les infections fongiques invasives à Candida spp. sont une complication fréquente chez des patients à risque tels que les malades d’hématologie, les transplantés d’organe, les patients sous chimiothérapie anticancéreuse, immunosuppresseur ou antibiotique au long cours. Les possibilités thérapeutiques sont actuellement limitées aux quatre classes d’antifongiques existantes que sont les échinocandines, les azolés, les polyènes (amphotéricine B et ses dérivés) et les inhibiteurs de la synthèse des acides nucléiques (5-fluorocytosine).

Lors de la survenue d’une candidose invasive, l’utilisation en première intention d’une échinocandine est actuellement préconisée par les différentes recommandations internationales, étant donné leur spectre large sur les différentes espèces de Candida spp., associé à de faibles taux de résistance ; leur moindre toxicité comparée aux autres classes d’antifongiques pour une efficacité identique ou supérieure ; l’absence d’adaptation à la fonction rénale et leur action sur le biofilm.

Cependant, les trois échinocandines actuellement disponible (caspofungine, micafungine et anidulafungine) s’administrent uniquement par voie intraveineuse au rythme d’une injection par jour, rendant parfois leur utilisation impossible et leur poursuite en ambulatoire complexe, dans une pathologie où les durées de traitement sont souvent de plusieurs semaines.

La biafungine est une nouvelle échinocandine d’efficacité comparable aux autres molécules de cette classe mais aux propriétés pharmacocinétiques distinctes, qui ont été étudiées dans différents modèles animaux. Sa longue demi-vie, supérieure à 30 heures, et sa clairance lente autorisent une seule administration intraveineuse par semaine pour maintenir ses concentrations sériques au-dessus des cibles. L’arrivée d’une telle molécule dans la pharmacopée permettrait son utilisation dans les cas où la perfusion quotidienne n’est pas réalisable et autoriserait la poursuite du traitement en ambulatoire, réduisant les durées d’hospitalisation, le coût des soins, et améliorant la qualité de vie des patients.

Lille

ICAAC 2014. M-1082, A-694, A-693, F-1592

Perrine Bortolotti

Source : Congrès spécialiste