Le Sénat américain a approuvé un projet de loi interdisant une méthode chirurgicale d'avortement tardif. Ce vote couronne dix ans d'efforts des Républicains pour bannir une intervention appelée par ses détracteurs « avortement par naissance partielle ». Elle n'est cependant que rarement pratiquée dans des cas de grossesse de plus de 3 mois.
Décrite médicalement comme un avortement par dilatation et extraction, elle consiste à expulser le ftus de l'utérus dans le vagin, où le cerveau est aspiré, avant que le produit de la conception soit totalement retiré.
Le texte a été adopté par 64 voix contre 33, et il est probable que la Chambre des représentants, également à majorité républicaine, l'adoptera prochainement. Le président George W. Bush a indiqué qu'il promulguerait la législation.
Selon la sénatrice démocrate de Californie, Dianne Feinstein, un tel projet de loi pourrait donner lieu à des interprétations conduisant à limiter fortement le droit général à l'interruption volontaire de grossesse. Elle parle d'éventuelles atteintes à « toutes les formes d'avortement », tout en rappelant que le Sénat a voté, pourtant, par 52 voix contre 46, une résolution symbolique réaffirmant la validité de la décision de la Cour suprême de 1973. Cette décision d'il y a trente ans « ne soutient plus que du bout des lèvres le droit des femmes à l'avortement avec 5 juges pour et 4 contre ». Au sein de la Coup suprême, la nomination d'un seul conservateur serait suffisante pour renverser la majorité de 1973. Ce scénario est possible, sachant que deux des neuf juges songent à démissionner et que les juges sont désignés par le président.
« Si le président signe une loi pour interdire l'avortement en milieu de grossesse, nous irons devant la justice pour faire déclarer la loi inconstitutionnelle », prévient Vicki Saporta, présidente de la Fédération nationale pour l'IVG . Sur le même ton, le sénateur de l'Iowa, Tom Harkin, estime que le vote du 13 mars devrait être vu « comme un signal d'alarme pour les femmes aux Etats-Unis ».
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