Le hasard du calendrier a fait qu'une semaine à peine après les attentats qui ont endeuillé les Etats-unis, se tenait à Deauville le salon international du tourisme Top résa et à Séoul, l'assemblée générale de l'Organisation mondiale du tourisme.
Les 21 000 professionnels français et étrangers attendus se sont bien rendus à Deauville, qui ont représenté 1 272 marques dont 65 % à l'international et 18 exposants américains ; ce fut l'occasion pour eux d' « analyser, réfléchir et adapter leur production à la situation actuelle », ont souligné les organisateurs. Parmi les acteurs du tourisme qui ont été distingués, il y eut notamment Fram et son pdg Georges Colson, et l'île Maurice a été élue « destination de l'année ».
Des prévisions de croissances divisées par deux
Les 118 pays membres de l'Organisation mondiale du tourisme, organisation apolitique, affiliée à l'ONU - mais qui compte aussi parmi ses membres l'Afghanistan (absent et inactif) ou encore l'Irak - ont divisé par deux leurs prévisions de croissance en 2001 des déplacements touristiques à l'étranger. La réunion de Séoul a été l'occasion de la première analyse depuis les attentats du 11 septembre et si les responsables ont évoqué « la pire crise jamais vécue par le secteur », ils ont quand même souligné, en se basant sur les derniers conflits armés, la capacité de l'industrie touristique à relever la tête.
Car en 1991, l'année de la guerre du Golfe, le tourisme international s'est accru de 1,2 % dans le monde, pour faire un bond de 8,3 % l'année suivante. Et le conflit du Kosovo, en 1999, s'est soldé par une croissance touristique de 3,8 %, suivie d'un redressement de 7,4 % en 2000. Simplement, les zones proches du conflit avaient été évitées par les touristes, en quête de destinations nouvelles.
Autre exemple de la faculté d'oubli des « globe trotters » : la fréquentation étrangère de l'Egypte a chuté à 3,2 millions de touristes en 1998, après la tuerie du temple de Louxor perpétrée par des terroristes, mais elle faisait un bond de 40 % un an plus tard. « En cas de conflit généralisé, les voyageurs modifient leur destination, mais dans l'ensemble partent quand même. S'ils sont obligés, une année, d'annuler leurs départs, l'expérience montre qu'ils partent en plus grand nombre l'année suivante », résume l'OMT. Il faut donc s'attendre, au niveau planétaire, à une redistribution de l'ensemble de la demande en faveur du tourisme régional et interne ; dans l'aérien, les voyages lointains devant souffrir davantage que les vols intérieurs et les moyen-courriers, prédit l'OMT.
Début septembre, avant les attentats anti-américains, les prévisions de croissance du nombre de touristes internationaux se situaient dans une fourchette de 2 à 3 % pour 2001. En l'absence d'un « événement extraordinaire nouveau », la hausse pourrait être inférieure d'environ un point et demi, prévoit désormais l'Organisation. Optimisme sur le moyen et le long terme, elle maintient en revanche son évaluation d'une progression du tourisme international avoisinant 4,1 % par an en moyenne jusqu'en 2020. Ils étaient 699 millions à voyager l'an dernier hors de leurs frontières (+ 7,4 % sur 1999), ils devraient être 1 milliard en 2010 et 1,56 milliard en 2020.
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