Une étude publiée dans « The Lancet Public Health » livre « la première estimation du temps nécessaire pour éliminer le cancer du col de l'utérus à une échelle nationale », soulignent les auteurs.
En matière de lutte contre ce cancer, l'Australie fait figure d'exemple. Un programme de dépistage a été mis en place dès 1991. Il consiste aujourd’hui en un dépistage primaire du HPV tous les 5 ans pour les femmes de 25 à 69 ans et des « tests de sortie » pour les femmes de 70 à 74 ans.
L'Australie est de plus le premier pays à avoir financé publiquement un programme de vaccination, lancé en 2007. La vaccination des filles et des garçons de 12-13 ans est recommandée. En 2016, le taux de filles et de garçons de 15 ans ayant eu les trois doses de vaccin était respectivement de 78,6 et 72,9 %.
Actuellement, l'incidence annuelle du cancer du col de l'utérus est de sept cas pour 100 000 femmes. En utilisant un modèle appelé Policy1-Cervix prenant en compte les diverses modalités de dépistage et de vaccination, les chercheurs ont montré que cette incidence pourrait atteindre dans les prochaines années « des seuils potentiels d'élimination de la maladie » : l'incidence annuelle atteindrait moins de quatre cas pour 100 000 femmes d'ici à 2028. Quant au taux de mortalité, il pourrait atteindre moins d'un cas pour 100 000 femmes d'ici à 2034.
« Ces résultats sont logiques. Étant donné le niveau de couverture vaccinale, le facteur de risque HPV va disparaître », indique Isabelle Heard, expert au centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et ancienne directrice du centre national de référence pour les papillomavirus. Elle déplore, en revanche, la situation française : « Nous sommes loin d'atteindre l'objectif souhaité par l'OMS. Il faudrait vacciner tous les enfants de 11-12 ans, garçon ou fille, pour espérer l'atteindre ».
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