LA MEDECINE EN 2003
Les sels de platine restent la pierre angulaire du traitement du cancer bronchique, mais plusieurs études tendent à montrer l'efficacité des taxanes en première ligne de chimiothérapie dans les stades localement évolués, avec un taux de réponse légèrement supérieur à celui de médicaments plus anciens.
Globalement, l'objectif est, bien sûr, de réduire la toxicité des traitements sans diminuer leur efficacité. Il a ainsi été récemment montré que ce traitement de première ligne devrait compter six cures et associer deux anticancéreux. En cas d'échappement ou de rechute, outre le principe d'une monochimiothérapie, il est maintenant acquis que la survie est équivalente pour les protocoles de trois ou quatre cures et pour ceux comportant six cures. Dans les cancers très avancés, les données sont aujourd'hui convergentes : il apparaît de plus en plus clairement que les traitements intensifs n'apportent aucun bénéfice statistiquement significatif sur la survie. La tendance actuelle est donc de proposer une monochimiothérapie en deuxième ligne.
Mais, dans les prochaines années, la grande avancée viendra sans doute des approches ciblées, élaborées à partir des caractéristiques biochimiques et moléculaires des cellules tumorales. A l'heure actuelle, ces nouveaux traitements sont évalués en complément de la chimiothérapie, voire en monothérapie versus chimiothérapie classique. Les résultats sont surprenants et tendent à montrer une efficacité similaire en termes de survie en seconde ligne dans les cancers avancés.
Les travaux sur des anticorps monoclonaux anti-EGF, récepteurs impliqués dans la croissance tumorale, sont d'ores et déjà très avancés. Ces anticorps pourraient, en association à la chimiothérapie, améliorer la qualité de vie des patients et augmenter la survie sans que l'on ose encore parler, à l'heure actuelle, de « chroniciser » la maladie.
D'autres anticorps monoclonaux, dirigés contre certaines enzymes ou certaines séquences géniques des cellules tumorales, sont également à l'étude. Un médicament de cette famille est déjà disponible, mais seulement en troisième ligne de traitement dans le cancer bronchique ; il s'agit du gefitinib (Iressa), qui inhibe la tyrosine kinase du récepteur de l'EGF, le rendant ainsi inefficace. Dans le mésothéliome, un antifolate, le pemetrexed (Alimta), a reçu une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis.
Citons aussi les molécules antiangiogéniques, qui s'opposent à la néovascularisation nécessaire à la survie et à la prolifération de cellules tumorales. Des essais sont en cours avec des inhibiteurs du VEGF (Vascular Endothelium Growth Factor), tel que le bevacizumad.
Enfin, il ne faut pas oublier la thérapie génique dont les premiers résultats sont encourageants.
D'après un entretien avec le Dr Laurent Kedziora, service de pneumologie, hôpital de Denain.
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