« LA LIGUE de football professionnel (LFP) ne peut rester indifférente quand on voit ce qui se passe depuis plusieurs mois, sans parler uniquement des cas de mort subite », a assuré son président, Frédéric Thiriez.
Dans cet esprit, la principale mesure adoptée par son conseil d'administration introduit une nouveauté dans le suivi médical. Déjà suivis sur le plan biologique avec deux contrôles annuels (en août-septembre et janvier-février), les quelque 900 footballeurs professionnels (Ligue 1 et Ligue 2) seront soumis chaque année à un électrocardiogramme ainsi qu'à une échographie du cœur, pour déceler d'éventuelles anomalies.
Confidentialité médicale totale.
« Il s'agit d'une mise en cohérence des moyens médicaux actuels avec la protection de la santé des joueurs, explique le Dr Jacques Liénard, médecin de la Ligue. En recourant aux techniques nouvelles comme l'échographie, nous souhaitons apporter des éléments qui tempéreront l'inquiétude actuelle attisée par certains médias. Les résultats de ces contrôles seront communiqués à chaque joueur ainsi qu'au médecin qu'il aura personnellement désigné, et qui devrait être le médecin de l'équipe. Naturellement, la procédure fera l'objet d'une confidentialité totale. »
La Ligue entend ainsi combattre l'alarmisme ambiant, même si, son médecin en convient, « ces examens nouveaux ne pourront pas faire disparaître tous les risques, certains troubles du rythme n'étant pas décelables et pouvant aboutir à une mort subite sans que l'examen n'ait détecté de signe avant-coureur ».
Ce nouveau suivi permettra aussi de réaliser une vaste enquête épidémiologique sur le cœur du sportif professionnel, à l'entraînement et pendant l'effort, un travail qui sera coordonné par le Pr Pierre Rochcongar, président de l'Association nationale des médecins de club.
Le conseil d'administration de la Ligue s'est aussi préoccupé des dispositions en vigueur pour la gestion des secours en cas de malaise d'un joueur sur le terrain. Un groupe de travail devrait revoir les procédures actuelles selon les particularités des installations.
Enfin, la question des pratiques dopantes a été examinée avec Laurent Davenas, membre du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (Cpld), ainsi que des représentants des clubs et des joueurs. Le bilan de la saison 2002-2003 fait ressortir que, sur les 711 joueurs contrôlés, une quinzaine ont été détectés positifs ; neuf d'entre eux n'ont pas pu justifier d'une prescription médicale et ont fait l'objet d'une sanction disciplinaire. « Aucun lien ne permet actuellement de corréler les cas de mort subite à des prises de substances dopantes », souligne le Dr Liénard, qui admet toutefois que les instances pèchent par défaut de communication sur le sujet. « Le public, et en particulier celui des médecins, ont besoin d'être mieux informés sur les procédures de contrôle existantes », estime le médecin de la Ligue.
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