Stephanie Blythe serait-elle une de ces voix de contralto, devenues si rares ? Un concert à Paris et un premier CD permettent d'en juger.
Déjà entendue à l'Opéra-Bastille dans « Falstaff » puis « Peter Grimes », l'Américaine Stephanie Blythe vient de se faire connaître dans le répertoire d'oratorio et d'opéra baroque lors d'un concert de l'Ensemble Orchestral de Paris.
Passons sur l'indigence de certains pupitres de ce dernier (vents, cuivres) au concert du moins, car le même ensemble qui accompagne le récital sur le disque que vient de publier Virgin Classics sous la direction de John Nelson, se tient beaucoup mieux au studio. Tempérament dramatique, Stephanie Blythe est à l'aise dans les airs d'opéra de Haendel. Serse, Dejanira de « Hercules », Semele, Cornelia mais surtout Giulio Cesare sont ses rôles. Le récitatif et duo « Madre !... Son « nata a lagrimar » qu[212]elle chante avec son compatriote, le contre-ténor David Daniels, est admirable. Attendons tout de même avant de parler de nouvelle Marylin Horne comme on a pu lire sous une plume un peu trop enthousiaste !
Dans les arias des « Passions », de Jean-Sebastien Bach, Stephanie Blythe déçoit au concert comme au disque. La voix n'a ni la plénitude ni les couleurs d'un véritable contralto. La direction particulièrement fade de John Nelson n'aide pas, il est vrai, l'organe pourtant si généreux à s'épanouir. Hélas ! on ne retrouve pas sur ce CD la « Rhapsodie pour contralto, chur d'hommes et orchestre » opus 33 de Brahms, qui avait été le sommet de ce concert au Théâtre des Champs-Elysées. A suivre donc, peut-être plus du côté de Wagner que de Bach, une voix riche et généreuse.
1 CD Virgin Classics (distribution EMI). DDD. Enregistrement : 2000 . Durée : 72 min.
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