« Mi-figue, mi-raisin. » Invité par Jean-Marie Spaeth et Daniel Lenoir, respectivement président et directeur de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM), à une réunion sur l'avenir de la pédiatrie de ville, le Dr Francis Rubel, président du Syndicat national des pédiatres français (SNPF), a quitté la rencontre avec une impression mitigée.
La séance de travail a abouti à une proposition concrète des responsables de l'assurance-maladie : la création pour les pédiatres libéraux d'un « forfait pédiatrique » destiné à valoriser la prise en charge de certains patients (les enfants en bas âge - moins de trois ou quatre ans - ou ceux qui présentent une pathologie chronique). En revanche, le « CS pédiatrique » que réclamait le SNPF, autrement dit, la création d'un tarif spécifique revalorisé pour la consultation du pédiatre (95 % de l'activité), a été rejeté par la caisse en raison de la réflexion engagée sur la nomenclature de l'ensemble des consultations spécialisées.
Concrètement, la CNAM propose un forfait dont le montant reste à préciser (autour de 45 euros, vraisemblablement), que les pédiatres libéraux pourraient toucher au moins une fois par an pour chaque patient correspondant à l'un des deux critères retenus. « Le forfait ne couvrira pas toute la consultation pédiatrique, explique le Dr Rubel. Mais il peut concerner chaque année 600 patients par pédiatre [sur 1 100 patients vus et 3 300 consultations annuelles en moyenne] », résume-t-il. Dans cette hypothèse, la mesure représenterait chaque année des honoraires supplémentaires de 27 000 euros par pédiatre (avant déduction des frais professionnels).
Refus du « pédiatre référent »
En attendant l'issue de trois nouvelles réunions techniques, le SNPF reste très prudent. « Les propositions doivent être précisées et concrétisées avant le 16 avril, il ne s'agit en aucun cas pour nous d'engager les pédiatres dans un système de type médecin référent avec des contreparties trop lourdes », prévient le Dr Rubel.
Au cours de cette réunion, la question de la permanence des soins, qui préoccupe au premier chef les pédiatres de ville, directement concernés (18 heures d'astreinte hebdomadaire en moyenne), a également été abordée. Au moment où se met en place un nouveau système pour les généralistes, le principe de la rémunération de l'astreinte des pédiatres semble désormais accepté à la fois par la CNAM et le ministère. Toutefois, le vide conventionnel actuel qui caractérise l'exercice des pédiatres (comme celui de tous les spécialistes libéraux) exige de trouver des solutions de financement originales.
Le SNPF maintient pour l'instant son mot d'ordre de grève de la garde libérale la nuit et le week-end et de grève des vacations dans les hôpitaux publics.
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