En décembre 2000, Henri Verneuil entrait à l'Académie des Beaux-Arts et déclarait, à 80 ans : « J'ai eu une vie sublime. quelle belle aventure ». Réfugié arménien, il était arrivé à l'âge de 4 ans à Marseille, avec ses parents auxquels il a rendu hommage dans ses derniers films, « Mayrig » et « 588, rue Paradis ».
Pour faire plaisir à son père, il devient ingénieur des Arts et Métiers, mais, n'ayant de son propre aveu « aucun don pour ça », se tourne rapidement vers le journalisme puis le cinéma, à la fin des années quarante, parce qu'il a hérité de son père l' « envie de raconter des histoires ».
Des histoires policières souvent, mais pas seulement. Fernandel lui confie en 1951 la réalisation de « la Table aux crevés », d'après Marcel Aymé et la collaboration des deux hommes ne va pas s'arrêter là, avec huit films en tout, dont le célébrissime « la Vache et le prisonnier » (1959). Il tourne aussi beaucoup avec Françoise Arnoul, et, bien sûr, Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon. Il réunit Gabin et Belmondo dans « Un Singe en hiver », d'après Antoine Blondin, et Gabin et Delon dans « Mélodie en sous-sol » et « le Clan des Siciliens ». Belmondo sera le héros de « Week-end à Zuydcoote » puis du « Casse », de « Peur sur la ville » et du « Corps de mon ennemie ».
Verneuil a aussi été « le plus américain » des cinéastes français, mettant en scène Anthony Quinn dans « la Vingt-Cinquième heure » et « la Bataille de San Sebastian ». Fustigeant « le consensus du bâillement », il rendait hommage au cinéma américain « qui travaille sur mesure, écrit et joue pour six milliards de lecteurs et de spectateurs » et disait, lui qui a souvent été la cible de la critique, « le cinéma sera populaire ou ne sera pas ».
Achod Malakian n'est jamais retourné en Turquie, « le pays qui a massacré 1,5 millions d'Arméniens ». Il s'enorgueillissait de son « intégration à la française, car je garde intact tous les éléments de ma première culture et la deuxième devient un enrichissement. Arménien je reste et plus français que moi tu meurs ».
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