ANTIQUITES
PAR FRANÇOISE DEFLASSIEUX
L e sujet lui-même est rarement abordé par les vedutistes de la Sérénissime, peut-être parce qu'il n'est pas des plus commerciaux. La petite île San Michele, tout près de Murano, abrite en effet le cimetière des Vénitiens, autour de son église Renaissance.
Guardi l'a pourtant représenté cinq ou six fois, et dans une vente de juillet 1990, une toile sur ce sujet, d'un format de 30 x 40cm, a été adjugée 4,45 MF. Celle-ci, bien que deux fois plus grande (46,5 x 61cm), est estimée seulement 1,2 à 1,5 MF. Mais on sait que les estimations sont faites pour être dépassées, et que la cote varie, certes en fonction du format et du sujet, mais surtout de l'état de la toile dont dépend la luminosité du tableau. Or, celui-ci paraît usé, jusqu'à laisser transparaître derrière le ciel et la mer, le caractéristique fond rouge sanguine de la préparation, ce qui assombrit sensiblement la composition.
L'autre tableau vedette de cette vente est une peinture sur cuivre d'Osias Beert, à la charnière des XVIe et XVIIe siècles, proposant, dans une assiette et une jatte de porcelaine de Chine, des pâtisseries et confiseries aux formes et aux noms aussi baroques qu'appétissants, un savoureux buffet dont on attend 3 à 4 MF.
Les ventes de tableaux anciens où quelques vedettes servent de locomotives à des toiles beaucoup plus accessibles, permettent à chacun de trouver son bonheur, et même de s'y constituer à bon compte une galerie d'ancêtres plus ou moins flatteurs. Voire prestigieux, comme le financier Pierre Crozat, représenté au pastel par son amie Rosalba Carriera, en dandy, coiffé d'une perruque poudrée et cravaté de dentelle. Cet élégant portrait est estimé 300 000/400 000 F. D'autres sont accessibles entre 20 000 et 50 000F et cette brune ingénue anonyme, d'époque Empire parée d'un collier de corail, ne devrait pas dépasser 8 000/10 000 F.
Bien séduisants aussi, autant que bucoliques, les dessus de portes détachés d'anciennes boiseries démontées, à sujet de fleurs et de fruits, font de très beaux tableaux de chevalet. Une paire et une série de quatre, du XVIIe italien sont respectivement estimées autour du million de francs.
Vendredi 15 juin, 15 heures, Hôtel Drouot, salle5-6, PIASA.
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