LE TROMPETTISTE Christian Scott nous arrive de La Nouvelle-Orléans. Neveu du saxophoniste alto Donald Harrison Jr., le jeune homme, âgé de 23 ans, se situe dans la lignée des légendes de la trompette de la cité du Croissant – de King Oliver à Wynton Marsalis, en passant par Louis Armstrong et Terrence Blanchard, notamment –, bien que sa filiation musicale et technique soit plus proche d'un aîné néo-orléanais comme Nicholas Payton, voire de Roy Hargrove et surtout de Miles Davis, pour le côté funk et binaire.
Son dernier CD, « Rewind That » (Concord/Universal), qui mélange compositions personnelles et hommages à Miles et à son oncle, restitue parfaitement la démarche néo-funk et post-soul/groove d'un jeune instrumentiste et de son groupe électrique formidablement branchés sur le futur immédiat.
L'ombre de Jaco Pastorius (1951-1987) ne cessera de hanter les bassistes électriques des nouvelles générations. Hadrien Feraud fait partie de ces jeunes gens qui vouent une admiration sans borne au maître, même si d'autres, comme Richard Bona et Matthew Garrison, font partie de ses influences. Né en 1984 à Paris, il a été découvert par Biréli Lagrène, avant d'intégrer de solides groupes menés par André Ceccarelli, Sylvain Luc et, plus récemment, John McLaughlin, guitariste emblématique du jazz-rock des années 1970.
C'est justement en compagnie de ce dernier, de Biréli Lagrène, mais aussi de Jean-Pierre Como (claviers), Flavio Boltro (trompette) et Jean-Marie Ecay, que le bassiste vient de graver son premier disque éponyme en tant que leader (Dreyfus Jazz/SonyBMG). Comprenant des reprises hardies en binaire – « Giant Steps », de John Coltrane, ou « Rhapsody in Blue », de George Gershwin – et des morceaux originaux, cet album révèle un instrumentiste très talentueux, audacieux, et qui risque de surprendre par son jeu (1).
Soul et swing.
Il fallait une suite à la musique très généreuse de « Miss Soul » (Label Bleu), le premier album du pianiste belge Eric Legnini, qui avait été unanimement salué lors de sa sortie l'année dernière. Compagnon de route d'Henri Salvador et de Claude Nougaro, ainsi que de Stefano Di Battista, avec lequel il s'est fait connaître, Flavio Boltro et, plus récemment, Stéphane Belmondo, il conforte désormais sa place de leader et de compositeur avec la parution de son deuxième opus, « Big Boogaloo » (Label Bleu), qui reprend les mêmes ingrédients efficaces, solides et remplis de swing de son premier CD.
A la tête de son trio – Franck Agulhon (contrebasse) et Mathias Allamane (batterie) –, augmenté d'invités talentueux – Rosario Bonaccorso (contrebasse), Stéphane Belmondo (trompette/bugle) et Julien Lourau (saxo ténor-) –, Eric Legnini récidive avec une nouvelle promenade dans un jazz post-hard bop aux inclinaisons funky et groovy, voire R&B, des plus passionnantes. Une musique hyper « roots » (2).
Le pianiste-organiste Benoît Sourisse et le batteur André Charlier sont depuis plus d'une quinzaine d'années les accompagnateurs de pointures comme Didier Lockwood, John McLaughlin, Mike Stern ou encore Jean-Jacques Milteau. Aujourd'hui, le duo, ou paire inséparable, qui cosigne tous les morceaux, a fait appel à d'autres solides instrumentistes – Kurt Rosenwinkel (guitare), Stéphane Guillaume (saxophones) – et au bluesman Mighty Mo Rodgers, pour l'enregistrement de son nouveau CD, « Heritage » (O+Music/Harmonia Mundi). Une succession de rencontres, d'échanges, d'explorations possédant un dénominateur commun : le jazz dans son essence (3).
(1) Paris – Sunset – 5 mai – 21 h 30.
(2) Paris – Duc des Lombards – du 19 au 21 avril – 21 h 30.
(3) Paris – New Morning – 26 avril – 21 h.
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