TOURISME
Dans le château baroque de Wilanow, résidence d'été du souverain Jean III Sobieski, dans la périphérie de Varsovie, deux types de portrait se font face. Les souverains habillés à la mode occidentale du XVIIe siècle observent les nobles qui gardèrent le costume traditionnel oriental (la robe et une grosse ceinture) encore jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Aujourd'hui, à part une poignée de manifestants devant la statue du cardinal Wyszynski, la foule de Varsovie affirme joyeusement son « tak ! » (oui) à l'Europe.
Détruite presque entièrement pendant le conflit qui embrasa le continent, la ville a su renaître de ses ruines. La place du Marché offre un ensemble architectural unique, où se mêlent les façades Renaissance, baroque et gothique. Reconstitué sur la base des anciens plans médiévaux, le centre a retrouvé sa physionomie d'antan, celle de l'époque où la capitale du dernier roi Stanislas Auguste Poniatowski vivait à l'heure des intellectuels du siècle des Lumières.
Mais l'horloge rotative du château royal, portée par le dieu grec Chronos, indique pour toujours 11 h 15, l'heure du premier bombardement en 1939. Comprenant que le monument ne serait pas épargné, les employés mirent ses principales uvres à l'abri. Parmi elles, vingt-trois paysages de Varsovie peints par le neveu d'Antonio Canaletto, de Venise. Parti de la cité des Doges pour découvrir Saint-Pétersbourg, il se fixa dans la capitale polonaise et n'atteignit jamais la Russie. Emblème de cet effort remarquable de reconstruction, le château royal, rebâti à l'identique grâce à la générosité des Polonais et de la diaspora, a été inauguré en 1984.
En revanche, l'histoire juive de Varsovie ne se lit plus que dans des constructions symboliques. Seules quelques maisons en brique rouge de la rive droite et dans la rue Marszalkowska évoquent encore l'aspect de l'ancien ghetto. Sur l'ancienne « Umschlagplatz », un monument épuré fait de quatre murs angulaires blancs rend hommage aux 300 000 juifs dont ce fut le point de départ pour le camp de Treblinka. Le monument, qui rappelle l'insurrection du ghetto, célèbre le courage de ses héros.
Une autre insurrection, celle de 1830, est partie de l'école militaire située dans le parc Lazienki. Le plus grand parc de la capitale est ouvert au public toute l'année de l'aube au coucher du soleil. Au centre, on peut visiter la demeure préférée du roi Poniatowski, le ravissant palais sur l'Eau, dans le plus pur style classique cher au goût du souverain. Marronniers, hêtres pourpres, peupliers, lilas et saules pleureurs, colonisés par les écureuils, forment les principales essences du parc. C'est d'ailleurs appuyé contre un saule qu'est représenté le musicien Frédéric Chopin, car c'est
« le seul arbre suffisamment mélancolique pour exprimer l'âme polonaise », affirment volontiers les Varsoviens. C'est sous cette imposante statue qu'a lieu tous les dimanches un récital de piano consacré uniquement au répertoire du musicien romantique. Un rendez-vous presque rituel où se presse la foule de Varsovie, après la messe et avant le déjeuner familial.
Les plus dévots peuvent poursuivre leur pèlerinage sentimental en se rendant à l'église de la Sainte-Croix où, selon son souhait, se trouve conservée l'urne qui contient le cur du musicien, qui n'avait jamais pu retourner dans son pays.
Autre témoin du romantisme à la polonaise, le parc Arkadia, créé en 1778 par la princesse Hélena Radziwillowna, à Nieborow, dans les environs de Varsovie, abrite de nombreuses fausses ruines gréco-romaines et classiques, goût de l'époque oblige. Son château de style baroque rococo abrite aujourd'hui des artistes en résidence et les mariés se font photographier dans les allées de son jardin. Finalement, le seul monument que beaucoup de Varsoviens aimeraient aujourd'hui voir réduit en ruines est le palais de la Culture et de la Science, un « cadeau » de Staline au peuple polonais. Le seul attrait de cette fort vilaine tour de 150 mètres, réplique des bâtiments de Moscou, est d'offrir de ses terrasses un panorama unique sur la ville.
Pour partir
TRANSPORTS :
- Sur la compagnie polonaise LOT, à partir de 350 euros A/R (3 vols quotidiens Paris-Varsovie, 2 vols hebdomadaires Lyon-Varsovie et Nice-Varsovie). Renseignements : LOT, tél. 01.47.42.05.60.
FORMALITES :
- Passeport en cours de validité.
MONNAIE :
- la monnaie est le zloty (PLN) : 1 euro = 4 PLN.
HOTELS :
- Marriott Hotel Aleje Jerozolimeskie 65/79, 00-697 Varsovie.
Premier hôtel d'une grande chaîne occidentale à s'être installée dans la capitale polonaise après la chute du rideau de fer. Situé en face de la gare centrale, haut de quarante étages, ses chambres offrent un panorama imprenable sur les deux rives de la Vistule.
Forfait week-end du 1er juillet au 31 décembre, pour les nuits de vendredi et/ou de samedi, avec petit déjeuner-buffet américain, chambre Deluxe, 150 dollars par nuit, hors taxe locale de 7 %. Chambre Deluxe, 230 dollars, sans petit déjeuner. Junior Corner Suite, 280 dollars, avec petit déjeuner. Hospitality Suite, 295 dollars. Bi-Level Suite, 360 dollars.
SEJOURS :
Visit Europe propose des forfaits week-end avion + hôtel de 3 jours-2 nuits avec petit déjeuner (Hotel Grand 3*), à partir de 488 euros, Paris-Paris.
RESTAURANTS :
Pour un déjeuner, le restaurant Villa Nueva, dans le parc de Wilanow, offre de la gastronomie polonaise très raffinée, avec, notamment, les potages aigres ou ceux à la betterave, ainsi que les petits raviolis aux champignons.
Pour une pause gourmande, le café Blikle, sur Nowy Swiat, est réputé depuis 1869 pour ses délicieuses pâtisseries et pour avoir eu des habitués célèbres, d'Arthur Rubinstein à Charles de Gaulle, alors jeune attaché militaire à Varsovie.
VOIR :
Tous les dimanches, récital Chopin de trois quarts d'heure dans le parc Lazienki, à midi et à 16 heures, de la mi-mai à la mi-octobre. Entrée libre.
Opéra national, place Teatralny : places entre 5 et 25 euros.
SHOPPING :
Les boutiques Cepelia proposent de nombreux produits artisanaux du folklore polonais. Attention, la plupart des magasins de la ville sont fermés le samedi-après midi et le dimanche.
Cepelia : rue Francuska, rue Krusza, place Konstytucji et rue Grojecka.
RENSEIGNEMENTS :
- Office national polonais du tourisme : 49, av. de l'Opéra, 75002 Paris, tél. 01.53.43.88.10. www.tourisme.pologne.net.
- Visit Europe. Tél. 0826.802.202. Brochures dans les agences et à Quotidien Voyages. Tél. 01.53.63.84.40.
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