Varices : recourir au laser endoveineux avant la chirurgie

Publié le 02/01/2002
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La persistance d'un reflux veineux dans la veine saphène alimente les varicosités et les microvarices, ce qui explique, chez certaines patientes, l'échec des nombreuses tentatives de sclérothérapie. La suppression chirurgicale de ce reflux était jusqu'il y a peu de temps le seul recours thérapeutique. Mais depuis quelques mois, on peut proposer une solution d'attente aux patientes réticentes à cette intervention. Cette nouvelle option thérapeutique est le laser endoveineux. Il permet d'obturer la veine saphène malade temporairement. Cette technique se pratique sous anesthésie locale, au niveau de la cuisse. La fibre laser est introduite dans la veine par voie percutanée, montée sous contrôle échographique, jusqu'à la jonction saphène-veine profonde, puis retirée progressivement de la veine saphène tandis que le rayonnement laser est activé. Ainsi « lasérifiée », la veine saphène se rétrécit et se bouche. Le temps total d'intervention est de 20 minutes. Une contention légère est préconisée les cinq jours suivants. La reprise de l'activité est immédiate alors qu'une intervention classique impose un arrêt de travail de une à trois semaines. Pour le Dr Philippe Gorny (chirurgien cardio-vasculaire, Paris) utilisant cette technique depuis plusieurs mois, « il s'agit d'un traitement efficace et rapide mais qui ne dispense pas du traitement associé des varices et des varicosités ».

Un engouement pour les mousses sclérosantes

Le principe de la sclérothérapie est simple. Une solution spécifique est injectée dans la veine variqueuse pour en « irriter les parois ». Il se produit alors une réaction fibreuse qui fait coller l'une à l'autre les parois des veines. Les semaines suivantes, les veines sont sclérosées sous la peau et disparaissent sans laisser de traces. Il existe de nombreux produits sclérosants. Mais le développement actuel d'une mousse utilisée en complément des solutions existantes présenterait de nombreux avantages : la quantité de produit nécessaire est moindre puisqu'il n'y a pas de dilution dans la lumière des varices ; l'attaque chimique est mieux régulée car la mousse chasse le sang de la lumière de la varice à traiter, ce qui permet une agression chimique de l'endothélium à la concentration voulue par le thérapeute. Le nombre de thrombectomies est réduit. En effet, avec la méthode traditionnelle, les scléroses peuvent générer des microthrombi nécessitant de petites thrombectomies trois semaines plus tard. Ces réactions seraient beaucoup plus rares avec la mousse.

14 e Congrès mondial de l'Union internationale de phlébologie, 9-14 septembre 2001, Rome.

Dr Marie-Laure DIEGO-BOISSONNET

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7037