AU CHAPITRE des valeurs sûres qui, en passant, vont étrenner leurs nouveaux CD, les saxophonistes Branford Marsalis et Kenny Garrett, le trio suédois E.S.T., le trompettiste Roy Hargrove à la tête de son groupe électrique « RH Factor », les guitaristes Mike Stern et James Hunter, les vocalistes masculins, le trop rare Kurt Elling, et Lee John, les frères Moutin, Manu Dibango, J. J. Milteau avec la chanteuse Demi Evans, Elisabeth Kontomanou et, surtout, le retour d’un des géants de la contrebasse, Ron Carter (New Morning, 20 octobre, 21 heures).
A bientôt 70 ans, ce virtuose, membre d’un des quintets de Miles Davis dans les années 1960, compagnon de Herbie Hancock, Wayne Shorter et Tony Williams, est à la fois le bassiste le plus enregistré du jazz, l’héritier d’une certaine tradition et un maître d’école. En trio, notamment avec Russell Malone (guitare), il affine sa sonorité exquise et sa généreuse puissance au service d’un élégant lyrisme.
Côté artistes montants, les chanteuses Mina Agossi, Rebekka Bakken, Lynne Ariale, l’étonnant Robert Glasper (piano), Thomas Dutronc (guitare) ou encore Pierrick Pedron (saxes).
Restent les (re)découvertes. Quasiment toutes en provenance de New York. Ainsi, le trompettiste-bugliste-flûtiste Roy CampbellJr. A 54 ans, cet héritier de seigneurs des pistons comme Lee Morgan, Kenny Dorham, Howard McGhee et Joe Newman, s’est forgé une très solide réputation de soliste et de leader dans les milieux avant-gardistes de la « Grosse Pomme », au contact de pointures du genre comme Williams Parker (contrebasse), Hamid Drake (batterie) et autres défricheurs (Sunset, 19 et 20 octobre, 22 heures).
Autre trompettiste, autre lignée : Jeremy Pelt. Elevé à l’école de Freddie Hubbard et de Lee Morgan, le jeune homme, à peine âgé de 30 ans, a fait ses premières armes au sein du Mingus Big Band et avec des artistes aussi différents que Roy Hargrove, Ravi Coltrane, les vétérans Frank Wess, Frank Foster et Cedar Walton, que les vocalistes soul et blues, Nancy Wilson et Bobby « Blue » Bland. Eclectique musicalement, il l’est aussi dans la direction, puisqu’il travaille avec trois groupes : un sextette « Creation », « Noise » une formation semi-électrique, et son Quartet (China Club, 16, 20 et 21 octobre, 22 h 30).
Marcus Strickland est, peut-être, la jeune découverte la moins inconnue, surtout après son passage pendant cinq ans au sein de la formation du vénérable maître de la batterie moderne, Roy Haynes. Ses expériences dans divers big bands – Mingus Band, Village Vanguard Big Band, Lincoln Center Jazz Orchestra (dir. Wynton Marsalis) – ont permis à ce jeune saxophoniste-clarinettiste basse d’un peu plus de 25 ans, d’éclore de manière explosive (Sunside, 18 octobre, 21 heures). Pour renouveller le trio, il faut avoir de l’audace. Minsarah n’en manque pas. Trio germano-israélo-américain (Florian Weber, piano ; Jeff Denson, basse ; Ziv Ravitz, batterie), qui s’est rencontré au célèbre Berklee College of Music de Boston en 2004, Minsarah veut bousculer les traditions, les compositions et les arrangements pour donner au jazz du XXIe siècle de nouveaux timbres (China Club, 19 octobre, 22 h 30). S’approprier les standards de la chanson populaire américaine pour se faire un nom et une réputation sont une chose courante. Le « nouveau phénomène vocal » féminin aux Etats-Unis, la jeune Robin McKelle, s’est appuyée sur cette recette hyperéprouvée. Son album, « Introducing Robin McKelle » (O+ Music/Harmonia Mundi), est composé de reprises de titres impérissables comme « Bei Mir Bist Du Schön », « Night & Day », « Come Rain, Come Shine » ou « On The Sunny Side of The Street », qui nous ramènent aux plus grandes heures du jazz vocal d’il y a six décennies (China Club, 17 et 18 octobre, 22 h 30).
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