FER DE LANCE de la politique de maîtrise médicalisée des caisses avec les médecins-conseils, les délégués de l'assurance-maladie (DAM) commencent ici ou là à ruer dans les brancards et le font savoir. L'ANDAM, la toute jeune association nationale qui regroupe «près de 160DAM» sur un total d'environ 800 délégués dans toute la France, a en effet commencé à diffuser cette semaine une pétition par courrier et sur Internet* pour protester contre leurs «conditions d'exercice et les différences de rémunération». Les DAM rendent visite périodiquement à tous les médecins libéraux depuis 2005 pour les informer de leurs objectifs de maîtrise de prescription et faire un point sur leur pratique à partir de statistiques. Nouveaux-venus dans l'univers de la Sécu, ces délégués «n'ont aucune convention collective», regrette Grégory Rendé, président de l'ANDAM. «Il existe des disparités assez importantes, à la fois salariales et matérielles, entre les DAM selon les caisses primaires», poursuit-il. Grégory Rendé déplore ainsi que la rémunération d'un DAM peut varier «de 1000 à 1600euros net» en fonction de son niveau de qualification initial (technicien, agent de maîtrise ou cadre), alors que tous les délégués «font exactement le même boulot». Certains, nuance-t-il, «font même du démarchage pour la carte Vitale en plus de leur travail de DAM, sans supplément de salaire».
Pétition.
Aux inégalités salariales s'ajoute le caractère très variable des outils de travail mis à la disposition des DAM. À partir d'une enquête menée auprès de 93 délégués rattachés à 30 caisses primaires d'assurance-maladie (CPAM), l'ANDAM constate que les téléphones mobiles, les ordinateurs portables et les voitures de service ne sont pas à la portée de tous les DAM. Il arrive cependant qu'un délégué bénéficie de rares privilèges : une clé 3G pour son ordinateur portable et/ou sa propre voiture de fonction.
L'ANDAM a décidé de lancer sa pétition après avoir adressé en vain ses doléances il y a six mois à la direction de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) et à l'Union des caisses nationales de Sécurité sociale (UCANSS, employeur des agents de toutes les branches). Son courrier à ces deux instances nationales étant «resté sans réponse», l'association invite donc maintenant les délégués à signer sa pétition, au motif que «le bon déroulement des missions des DAM ne peut aujourd'hui réussir sans une homogénéisation des activités et des salaires».
«Sur le terrain, certains médecins nous soutiennent, assure le président de l'ANDAM. Pour les médecins, on est là, on fait tampon et on désamorce bien des conflits avec les caisses.» Reste à savoir si le corps médical dans son ensemble prendra fait et cause pour ses DAM…
* Site Web de l'ANDAM : http://andam.unblog.fr/
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