Madame le Ministre,
Le Parlement va probablement voter la loi sur l'obligation vaccinale.
Permettez à un médecin généraliste, médecin de famille depuis plus de quarante ans, de vous apporter son témoignage de terrain, de médecin qui vaccine au quotidien nourrissons, enfants et adultes.
Je souhaite vous apporter mon expérience à la lumière de ma pratique basique de médecin de quartier. Je ne vous parlerai donc pas du lobby de l’industrie des vaccins, ni des conflits d’intérêts nombreux. Je ne vous parlerai pas non plus des adjuvants, des polluants, des antibiotiques voire des nanoparticules présents dans les vaccins, non cela n’est pas mon propos.
Je suis un médecin de famille, qui voit des patients dans ce fameux colloque singulier. Alors, si vous le permettez, je vais vous exposer mon expérience de plus de quatre décennies…
Les trois vaccins actuellement obligatoires : diphtérie, tétanos, poliomyélite ne sont plus disponibles seuls, malgré l’arrêt du Conseil d’État. Notons que le tétanos qui n’est pas une maladie transmissible pourrait ne plus être pratiqué compte tenu du très faible nombre de cas et des mesures bien connues de prévention.
On y a d’abord ajouté la coqueluche qui s’est révélé très néfaste dans sa première version, avec des morts subites de nourrissons dans les heures ou les jours suivants la vaccination (CDC d’Atlanta), une forme acellulaire a donc été utilisée, avec semble-t-il moins d’inconvénients.
Mais la coqueluche était une maladie qui avait diminué de 96 % avant la vaccination (c’était avant 1986 une maladie à déclaration obligatoire), et par ailleurs parfaitement traitée par l’antibiothérapie. La vaccination ne laisse pas une immunité très prolongée, ce qui explique les nombreuses coqueluches de l’adulte diagnostiquées aujourd’hui mais, peut-être aussi, en raison de l’absence de traitement antibiotique dans les bronchites dites banales.
« Les antibiotiques, c’est pas automatique ! »
Ensuite cinquième valence : l’hémophilus ! Nous avons assisté là à la plus grande manipulation intellectuelle. En effet, l’argument promotionnel fut de prendre l’exemple de la Finlande. En Finlande il y avait environ 250 méningites à hémophilus par an, grâce à la vaccination elles ont été éradiquées. En France, il y a à peu près le même nombre de méningites à hémophilus, donc en vaccinant on va les éradiquer aussi. Imparable !
Mais avec une population dix fois plus importante et un nombre de naissances 30 % supérieur, la situation de la France est-elle comparable ?
Voyons la sixième valence, celle qui fait tant polémique : l’hépatite B.
Quel intérêt et quel bénéfice, pour un nourrisson de deux mois, de recevoir un vaccin dont l’utilité pour lui sera extrêmement faible, pour ne pas dire nulle, sans parler des complications inévitables, niées mais ô combien réelles. Dans ma petite patientèle de médecin de famille, une sclérose en plaques, un diabète de type 1 et une thrombopénie auto-immune gravissime et cela doit vous parler, vous qui êtes hématologue.
Passons aux autres vaccins, que vous voulez rendre obligatoires. Le PREVENAR, vaccin contre le pneumocoque. Il était conseillé au départ pour les enfants à risque, puis très vite généralisé à tous les nourrissons. Sa généralisation a très vite entraîné l’apparition de nouvelles souches pathogènes et l’on est passé de 9 valences à 13, à quand les 23 du PNEUMOVAX des adultes ?
Je citerai, pour mémoire, les vaccins contre les rotavirus et la varicelle peu pratiqués et heureusement, en raison de son inutilité pour le premier et de sa toxicité pour le second.
Arrêtons-nous sur le ROR : rougeole, oreillons, rubéole. Comment a-t-on pu faire, de trois maladies parfaitement bénignes et obligatoires de l’enfant, des problèmes majeurs de santé publique Je vous renvoie à la bible de la pathologie, l’ouvrage du Pr Godot, « LE » Godot comme on disait avant Internet. D’autres que moi vous parleront des risques d’autisme et de troubles neurologiques de ce vaccin.
Quant au MENINGITEC, vaccin contre le méningocoque de type C : les méningites à méningocoque représentent 35 à 40 % des méningites en France et le type C moins de 5 %. Vouloir vacciner 800 000 nourrissons tous les ans, contre un germe provoquant seulement quelques cas est pour le moins curieux en termes d’intérêt de santé publique.
Enfin, j’ai gardé pour la bonne bouche, le soi-disant vaccin contre le cancer du col de l’utérus, j’ai nommé le GARDASIL. Il s’agit là d’un véritable scandale et d’une honte pour la médecine française. Comment a-t-on pu faire croire à ces fadaises et culpabiliser à ce point les mères qui ne feraient pas vacciner leurs jeunes filles, à coups de spots télévisés, les présentant comme des marâtres irresponsables.
Vous n’êtes pas sans savoir que l’infection à papillomavirus concerne 95 % des femmes après les premiers rapports sexuels et 90 % d’entre elles, sinon plus, guériront SPONTANÉMENT de cette infection. Alors, vacciner 400 000 jeunes filles, pour moins de 4 000 qui seront concernées, ça n’a pas de nom dans notre belle langue française. D’autant, qu’il faudra continuer à pratiquer régulièrement des frottis de dépistage tout au long de la vie.
Quand on sait que le laboratoire fait du lobbying pour faire pratiquer ce vaccin chez les garçons, on croit rêver.
Je ne peux terminer, sans évoquer la sinistre mascarade annuelle du vaccin grippal. Oublions le scandale d’état de la campagne contre la grippe H1N1, à près de deux milliards d’euros jetés par les fenêtres mais pas perdus pour tout le monde, et intéressons-nous au vaccin annuel. Je vous renvoie, à l’étude exhaustive de l’association COCHRANE et aux débats devant la commission d’enquête du Sénat, pour votre édification, quant à l’inutilité de cette vaccination.
Voilà, Madame le Ministre et cher confrère, les réflexions d’un médecin de famille, avec quelque expérience, engagé professionnellement : organisateur et responsable de FMC, syndicaliste et ancien président de l’Union Régionale Médecins Libéraux Nord-Pas-de-Calais.
Madame le Ministre, abandonnez cette idée folle de rendre obligatoires onze vaccins. La vaccination n’est pas un acte administratif ou de santé publique, c’est un acte éminemment médical, individuel, que chaque praticien doit évaluer avant de le pratiquer.
Je vous prie de croire Madame le Ministre et cher confrère à l’expression de mes sentiments respectueux et confraternels.
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