« Pierre Tchernia s'est révélé un excellent vecteur de communication durant les quatre dernières années. Mais le moment était venu de changer, ont estimé les responsables de la CNAMTS, notamment afin de faire porter les efforts sur d'autres catégories de personnes à risque. »
Christian Schoch, responsable du département des politiques de santé à la CNAMTS, explique : « La nouvelle campagne de communication ne vise plus seulement la tranche d'âge des seniors les plus avancés ; nous souhaitons rajeunir notre cible prioritaire en visant les jeunes retraités, entre 65 et 70 ans, et surtout les patients atteints d'affections de longue durée pour lesquels la grippe représente un risque sérieux. »
De fait, si le taux moyen de vaccination chez les 70 ans et plus, avec 76 %, est très satisfaisant, celui des personnes de moins de 65 ans souffrant d'ALD l'est beaucoup moins, avec seulement 25 %. Cette année, les patients pris en charge au titre d'une ALD recevront donc, en plus de leur prise en charge, une fiche d'information spécifique pour les sensibiliser à la vaccination.
Le parti de l'humour
« Dans cette nouvelle campagne, souligne Christian Schoch, sans vedette médiatique cette fois, nous avons pris le parti de l'humour et emprunté un ton un peu décalé. Les messages mettent l'accent, sans dramatisation, sur le fait que la grippe peut perturber des moments importants de l'existence, comme un voyage, un grand événement et la vie de famille. »
Dans les départements traditionnellement « sous-vaccinants », comme Paris et la région méditerranéenne, certaines caisses pourront éventuellement développer des initiatives locales pour potentialiser la campagne nationale. Les professionnels de santé sont appelés à donner l'exemple, contrairement à l'an dernier, où ils n'étaient que 15 % à s'être fait vaccinés. De même, les enseignants peuvent faire beaucoup mieux que leurs 15 %, tandis que les fumeurs doivent rattraper les non-fumeurs (12 % de vaccinés contre 26 %).
La composition du vaccin de cette année est identique à celle de l'an dernier :
A/NewCaledonia/20/99(H1N1)
A/Moscow/10/99(H3N2)
B/Hong Kong/330/2001
Mais il faut faire savoir que cela ne change rien à la nécessité de la vaccination ou de la revaccination, car même dans le cas favorable des jeunes adultes, la durée de protection peut être inférieure à un an. A fortiori chez les personnes âgées, dont le système immunitaire est moins performant.
Le vaccin est en vente depuis hier dans les pharmacies au prix de 6,28 euros*. Il est gratuit pour plus de 8 millions de personnes.
* Sauf le Tetagrip, qui associe les vaccins grippe et tétanos, vendu 8 euros.
Hiver 2002-2003 : une petite épidémie
L'hiver dernier, c'est une « petite » épidémie qui a touché la France, due à la circulation prédominante d'une souche de virus de type B, généralement moins virulente que les souches A. L'épidémie a entraîné 1,4 million de consultations auprès des généralistes, de la fin de janvier au début d'avril.
Source GEIG (Groupe d'étude et d'information sur la grippe).
Un vaccin gratuit pour qui ?
Personnes de 65 ans et plus
Personnes souffrant de l'une des 9 affections de longue durée (ALD) suivantes :
- diabète (type 1 ou 2) ;
- accident vasculaire cérébral invalidant ;
- néphropathie chronique grave et syndrome néphrotique primitif ;
- forme grave d'affections neurologiques et musculaires (notamment les myopathies), épilepsie grave ;
- mucoviscidose ;
- insuffisance cardiaque grave, troubles du rythme graves, cardiopathies valvulaires graves, cardiopathies congénitales graves ;
- insuffisance respiratoire chronique grave ;
- déficit immunitaire primitif grave nécessitant un traitement prolongé, infection par le virus de l'immunodéficience humaine ;
- hémoglobinopathies, hémolyses, chroniques constitutionnelles et acquises sévères.
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