Après deux ans d'expérimentation, la généralisation de la vaccination antigrippale à l'officine a été actée par la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2019, à compter d'octobre prochain. Reste à définir les conditions pratiques pour inciter les officinaux à proposer ce service aux patients.
Les pharmaciens seront-ils autorisés à vacciner l'ensemble des adultes (sans allergie à l'ovalbumine), comme le réclame la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ? Lors de ses vœux à la presse en janvier, Agnès Buzyn avait ouvert la porte. « La prochaine campagne de vaccination 2019-2020 ne concerne pas seulement la population à risque. C’est pour les primo-vaccinants et pour toutes les populations à risque et non à risque. C’est ouvert à tous », avait-elle déclaré.
Mais selon Philippe Besset, vice-président de la FSPF, « cette demande a finalement été rejetée ». « La ministre souhaite que nous nous concentrions sur la population cible recommandée par la Haute autorité de santé et que nous augmentions de façon sensible la couverture des patients à risque », ajoute-t-il. Aujourd'hui, 17 millions de personnes sont éligibles (patients âgés de plus de 65 ans, patients chroniques, femmes enceintes, professionnels de santé…).
Les expérimentations de vaccination à l'officine dans quatre régions ont permis aux officinaux de vacciner 700 000 personnes. « À terme, c'est toujours un objectif que les pharmaciens puissent vacciner l'ensemble des adultes. Mais pour l'instant, il faut prendre en compte la capacité de production des vaccins pour que les personnes qui ont le plus besoin ne soient pas confrontées à une rupture de stock », ajoute Philippe Besset.
Souplesse
La FSPF réclame d'autres évolutions. Sur le plan de la formation, le syndicat demande davantage de souplesse « pour laisser le choix du mode de formation (e-learning ou présentiel) en fonction des contraintes organisationnelles et géographiques ».
La Fédération souhaite aussi un « allégement » du cahier des charges et des contraintes organisationnelles (obligation d'avoir un espace de confidentialité clos, accessible depuis l'espace client – agencement souvent impossible –, durée minimale d'observation de 15 minutes après l'acte vaccinal, très difficile à respecter dans les faits).
Concernant l'honoraire unique de 6,30 euros HT conclu entre les syndicats et la CNAM pour chaque acte vaccinal, la FSPF souhaite un remboursement à hauteur de 70 % par l'assurance maladie.
Le syndicat souligne qu'il poursuivra sa mobilisation « pour l'ouverture à de nouvelles vaccinations, notamment au rappel des vaccins chez l'adulte ».
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