Sans information éclairée sur le bénéfice de l’immunité de “troupeau“, il est difficile d’envisager une couverture vaccinale élevée seule capable de protéger les plus vulnérables, les nourrissons de moins de 12 mois pour lesquels la vaccination est plus compliquée dans la mesure où il faut deux doses à au moins deux mois d’intervalle. Maintenant que les enfants sont vaccinés contre Hæmophilus influenzae et les pneumocoques, le méningocoque est en effet la première cause de méningites bactériennes en France chez les 1-24 ans.
L’incidence de la maladie est stable, peu élevée, avec des fluctuations cycliques. Deux tiers des cas au moins surviennent avant l’âge de 20 ans et le pronostic est parfois très sévère surtout pour le sérotype C. Le pic de portage (10 à 25 % de la population pour le méningocoque tous sérogroupes confondus, adolescente et jeune adulte surtout, dans la muqueuse pharyngée) suit de 4 à 6 semaines le pic de grippe saisonnière.
Après une dose unique, à condition que le taux de couverture atteigne 75 à 80 % sur les 1-24 ans, l’incidence des infections invasives à méningocoques chute de 90 %, la vaccination conférant à l’évidence une protection individuelle et collective (pour les moins de 1 an et plus de 24 ans). Des effets qui persistent dans le temps, a priori au moins 10 à 15 ans. Or le vaccin, 30 à 35 € selon les pharmacies, n’est pas encore pris en charge ; le remboursement est attendu pour dans quelques mois et l’expérience montre que dans ces cas, le taux de couverture atteint péniblement quelques pourcents de la population. D’où l’intérêt d’une prise de conscience des médecins, puis des parents de l’excellent rapport bénéfice/prix du vaccin. L’Avis du Haut Comité de Santé Publique est d’ailleurs assorti d’une recommandation d’information, l’efficacité de la vaccination, prévient-il, étant conditionnée à l’obtention rapide d’une couverture vaccinale élevée.
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