Le nouveau calendrier vaccinal

Vaccin pneumococcique pour tous

Publié le 19/07/2006
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CONTRAIREMENT à ce qui avait été annoncé l’année dernière (« le Quotidien » du 5 juillet 2205), c’est encore au Comité technique des vaccinations (CTV) du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (Cshpf) qu’est revenue l’élaboration du nouveau calendrier vaccinal. Le Haut Conseil de la santé publique, l’instance unique d’expertise qui doit naître de la fusion du Cshpf et du Haut Conseil de la santé, comme le prévoit la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, n’a toujours pas vu le jour.

En attendant le nouveau plan.

Le calendrier vaccinal publié dans le « BEH » n° 29-30/2006 reprend donc les différents avis émis par les experts du Cshpf.

Parmi les nouvelles recommandations 2006, celles relatives à la tuberculose étaient attendues. Elles suivent l’avis adopté le 30 septembre 2005. Les experts du CTV sont favorables à la «vaccination ciblée vers les populations à risque». Mais la «priorité absolue» reste, selon eux, la mise en place d’un plan national de lutte contre la tuberculose. Les mesures qui visent à renforcer la lutte contre la maladie sont toujours en cours d’élaboration à la DGS (Direction générale de la santé). En attendant, le BCG reste obligatoire avant l’âge de 6 ans à l’entrée en collectivité. Compte tenu du retrait de la forme multipuncture (Monovax), la vaccination devra être réalisée par la voie intradermique. Les experts rappellent que les nourrissons de moins de 3 mois sont vaccinés sans test tuberculinique préalable et qu’il est conseillé d’utiliser la plus petite des aiguilles, de type courte biseautée 26G/0,45. Le Cshpf recommande que le BCG soit effectué «dans les premières semaines de la vie chez les enfants à risque élevé de tuberculose et, lorsque cela est possible, retardée au-delà de l’âge de 6mois chez les enfants à faible risque». Les enfants susceptibles d’être infectés par le VIH devront faire l’objet d’une attention particulière : «En cas de doute sur une contamination mère-enfant par le VIH, la vaccination sera suspendue tant que la preuve de l’absence d’infection de l’enfant par le VIH n’aura pas été faite.»

Dès 2 mois.

De nouvelles recommandations modifient les modalités d’immunisation par le vaccin pneumococcique. Fortement recommandée dans le calendrier vaccinal 2005 chez les enfants de moins de 2 ans présentant une pathologie exposant à un risque élevé d’infection invasive à pneumocoque, la vaccination par le vaccin conjugué heptavalent est désormais étendue à l’ensemble des enfants de moins de 2 ans. Le schéma vaccinal comprend 3 injections à un mois d’intervalle avec une première injection dès l’âge de 2 mois. Un rappel est nécessaire entre 12 et 15 mois. Le vaccin est également recommandé entre 2 et 5 ans (24 et 59 mois), chez les enfants non vaccinés qui présentent une pathologie les exposant à un risque élevé d’infection invasive à pneumocoque, comme le diabète, l’infection à VIH, la drépanocytose homozygote, par exemple. Le schéma est le suivant : 2 doses de vaccin conjugué à deux mois d’intervalle suivies d’une dose de vaccin polyosidique 23 valent (dirigé contre 23 sérotypes de Streptococcus pneumoniæ) au moins deux mois après la deuxième dose de vaccin conjugué. Chez l’adulte et l’enfant de plus de 5 ans, la vaccination pneumococcique avec le vaccin polyosidique 23 valent est recommandée tous les cinq ans pour les sujets à haut risque.

Deux autres nouvelles recommandations concernent les vaccinations contre la coqueluche et contre la diphtérie. Pour la coqueluche, la primovaccination à 2, 3 et 4 mois et le rappel à 16-18 mois sont désormais pratiqués avec le vaccin acellulaire puisque le vaccin à germes entiers n’est plus disponible en France. En ce qui concerne la diphtérie, le rappel recommandé à l’âge de 16-18 ans doit être effectué avec un vaccin à dose réduite d’anatoxine diphtérique, comme c’était le cas pour les rappels décennaux. Le guide des vaccinations actualisé en 2006 est disponible sur le site Internet du ministère de la Santé (www.sante.gouv.fr) et sera diffusé par l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé).

> Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7995