Pourra-t-on un jour vacciner contre le paludisme ? Cet espoir vient de prendre un sévère retour, avec la publication des résultats décevants du candidat vaccin de GlaxoSmithKline, l’un des plus prometteurs contre cette pathologie. En effet, ce vaccin dénommé RTS,S offre bien une protection à courte terme chez les enfants vaccinés, mais il perd toute son efficacité après 4 ans, comme le montre un article publié dans le New England Journal of Medicine du 21 mars.
Le vaccin RTS,S permet une protection de 43,6% la première année après la vaccination, qui tombe progressivement jusqu'à zéro la quatrième année. « Malgré la perte d'efficacité avec le temps, ce vaccin reste prometteur puisque, au cours de cette période de quatre ans, 65 cas de paludisme sur 100 enfants vaccinés ont pu être évités, souligne le Dr Phillip Bejon (université d'Oxford), principal auteur de l'étude. Nous devons maintenant voir si un rappel de vaccination pourrait maintenir l'efficacité vaccinale plus longtemps »
Une efficacité variable selon le niveau d’exposition au parasite
De plus, l'efficacité relative du vaccin diminue avec un contact accru au parasite, passant de 45,1% chez les enfants moins exposés que la moyenne, à 15,9% chez ceux ayant un plus grand contact avec le parasite.
Toutefois, le Dr Ally Olotu, principal co-auteur de la recherche reste optimiste : ces conclusions "vont aider à déterminer quels groupes de populations sont susceptibles de bénéficier le plus de ce vaccin. Les résultats attendus courant 2014 d’un essai clinique de phase 3 démarré en 2009 --portant sur 15.460 enfants dans sept pays africains-- fourniront davantage d'informations sur l'efficacité du vaccin dans différents groupes de population selon leur exposition au parasite, ainsi que sur l'utilité d'un rappel pour prolonger les effets protecteurs du vaccin", précise-t-il.
Quant à l'autre vaccin antipaludéen prometteur, il s’agit du MPS3, qui a montré une efficacité de 64 à 77% pour réduire le risque de paludisme dans un petit essai clinique de phase 1, mené par des chercheurs de l'Institut Pasteur, avec 45 enfants de 12 à 24 mois au Burkina Faso.
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