Nomenclature

V-Alzheimer : la Sécu pose ses conditions

Publié le 30/03/2012

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Une circulaire de l’Assurance-maladie, que nous nous sommes procurés, définit le mode d’emploi de la visite longue (VL). Réalisée par le médecin traitant à domicile ou en EHPAD, pour évaluer les patients atteints de maladies neurodégénératives cette visite longue qui vient de rentrer en vigueur doit obéir à plusieurs conditions pour que le généraliste puisse coter 2 V.

Crédit photo : ©Mendil BSIP

Commençons par la bonne nouvelle : comme prévu lors de la Convention médicale, la visite longue (VL) ne se limitera pas à la maladie d’Alzheimer ou à la maladie de Parkinson, mais concernera toutes les principales affections neurodégénératives; Y compris donc certaines maladies rares comme la chorée de Huntington ou la maladie de Creuzfeld-Jacob. Et surtout la sclérose en plaques (SEP), un point « très important » juge le président de MG France, Claude Leicher. Voilà pour le premier enseignement de cette circulaire de l’Assurance maladie qui définit les conditions d’application de la visite longue (VL).

Quelques bémols

Mais il y a un premier bémol : la cotation VL est soumise à une condition. Le patient doit être en ALD pour cette maladie neurodégénérative identifiée et cette visite doit être en rapport avec l’ALD. Or, on sait bien que tous les patients atteints d’Alzheimer, par exemple, ne sont pas en ALD. « Sur 800 000 malades, seulement 300 000 sont traités » estime Claude Leicher qui parie déjà sur un effet direct à court terme de cette condition établie par la Sécu : « cela va inciter les médecins à faire des demandes d’ALD pour utiliser la cotation » affirme-t-il.

L’autre condition sine qua non pour coter VL a trait aux patients hébergés en EHPAD. Pour eux, cette visite doit être réalisée en présence du médecin coordonnateur, de la famille du résident et/ou des aidants habituels. Cette présence imposée du coordonnateur d’EHPAD ne fait pas que des heureux parmi les généralistes. Avant tout pour une raison de forme, cette condition n’étant « pas prévue initialement », selon Claude Leicher. Ensuite pour une raison de fond et surtout de pragmatisme : cette visite à plusieurs serait en effet « difficile à remplir », le médecin coordonnateur n’étant « pas là 24 heures sur 24 ». Le président de MG France entend donc « revenir sur ce point que l’Assurance maladie a décidé de façon unilatérale ». « Il s’agirait alors d’une visite conjointe et ce n’est pas le même tarif ! » déplore-t-il.

Enfin, en ce qui concerne la cotation : une nouvelle lettre clé est créée : VL. La visite longue est valorisée 2 V, selon l’Assurance maladie. Claude Leicher précise qu’elle doit être cotée VL + MD soit 46 + 10 = 56 euros au total. Toutefois, cette visite étant programmée pour être réalisée dans les heures ouvrables, elle ne pourra pas donner lieu à d’autres majorations comme, par exemple, celle de visite de nuit.

Reste enfin un petit problème de timing : cette nouvelle lettre clé n’aurait pas encore été intégrée dans le Sésame Vitale des médecins, selon MG France. Les médecins qui savent comment créer une nouvelle lettre clé dans leur logiciel peuvent le faire, les autres n’auront pas le choix et devront utiliser des feuilles de soins papier. A savoir concernant la facturation : si l’EHPAD est en option tarifaire partielle, la VL est facturée à la Sécu par le médecin traitant (MT). Par contre si l’établissement a fait le choix de l’option tarifaire globale, la facturation se fait directement à l’EHPAD sans émission de feuilles de soins.

Giulia Gandolfi