La Conférence des présidents d'unions régionales de médecins libéraux (URML) apporte sa pierre, sous la forme d'un Livre blanc, à l'édifice de l'organisation de la permanences des soins.
Elle le fait, explique-t-elle, pour permettre aux généralistes de revendiquer, en assurant « des soins de proximité et de qualité », une « place prépondérante » dans la prise en charge des urgences. Le document qu'elle diffuse s'appuie sur les nombreuses études qu'ont menées les URML depuis plusieurs années sur ce sujet. Il analyse à la loupe les expériences de « cabinets médicaux de permanence des soins » conduites sous des appellations diverses au Havre, à Rennes à Nantes ou dans le Loiret. Sur ces bases, il propose des pistes de réorganisation des prises en charge, sans oublier les problèmes qui se posent en matière de financement des structures ou de rémunération des actes des médecins libéraux impliqués.
La réflexion des présidents d'unions les conduit à proposer la création d' « associations départementales permanence des soins (ADPS) », structures gérées à la fois par les syndicats médicaux, l'Ordre des médecins et les représentants de chaque secteur de garde du département, et que financeraient à la fois les caisses d'assurance-maladie, les mutuelles, les collectivités territoriales et l'Etat.
Par le biais de ces ADPS, un certain nombre de moyens pourraient être mutualisés, comme l'organisation et la diffusion des tableaux de gardes, l'équipement informatique et télématique, la gestion des locaux ou le dispositif de régulation des appels. Sur ce point précis de la régulation, les unions insistent : les médecins libéraux doivent en être les pilotes. Car eux seuls connaissent les ressorts du rôle spécifique qu'ils jouent en matière de permanence des soins.
Quand les généralistes prennent en charge des urgences, que doivent-ils gérer exactement ? Une enquête de l'URML de Provence-Alpes-Côte d'Azur apporte un début de réponse. Seulement 16 % des médecins interrogés disent se retrouver de manière fréquente ou très fréquente face à des urgences vitales. 38 % sont très fréquemment ou fréquemment confrontés à des urgences qu'ils qualifient d' « abusives » et 64 % sont très souvent ou souvent appelés pour des urgences dites « de confort ». Des particularités qui expliquent que les unions posent leurs « conditions » à la participation des libéraux à la régulation des centres 15, sans oublier de demander pour les régulateurs une rémunération afférente de « 3 C de l'heure minimum » (345 F).
Quant aux médecins de garde, ils pourraient toucher une rémunération correspondant à « l'astreinte à domicile dont bénéficient les médecins hospitaliers publics, augmentée des charges propres à l'exercice libéral ». Et les actes effectués à la demande des ADPS donneraient lieu à une « amélioration de la nomenclature ». Les URML voudraient, par exemple, que l'application du supplément de dimanche soit étendue à l'ensemble des consultations et des visites effectuées par un médecin d'astreinte le week-end ; elles souhaitent qu'au cours des interventions sur la voie publique les médecins soient rémunérés directement par les caisses.
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