Réunis pendant le printemps et l'été dernier au ministère de la Santé, des groupes de travail chargés de réfléchir à l'avenir des urgences ont rendu leur copie.
C'est dans le cadre de l'application des protocoles signés en 2000 avec le gouvernement par les médecins et les personnels de l'hôpital public que des professionnels - hospitaliers et libéraux - ont été invités à réfléchir à la « complémentarité dans la prise en charge des urgences entre la médecine libérale et la médecine hospitalière ».
Synthèse de leurs travaux, leur rapport recommande à la fois de coordonner l'offre de soins urgents, de redéfinir la place des urgences dans l'hôpital et de réorganiser le suivi des patients urgents, en aval de l'hôpital.
La nécessité de maintenir des systèmes de gardes médicales libérales fait partie des points forts de leurs proposition. Le rapport estime même qu'une permanence des soins de cet ordre doit exister aussi pour « d'autres professionnels de santé » (les infirmières, les kinésithérapeutes, les biologistes, les pharmaciens, les ambulanciers et les chirurgiens-dentistes sont cités en exemple). Afin de coordonner l'action de tous les acteurs répondant « aux besoins de soins urgents exprimés par la population dans le cadre de la mission normale de la médecine de ville », le rapport juge utile de créer dans chaque département un Comité de l'aide médicale urgente, de la Garde libérale et des Transports sanitaires, un CODAMU rénové.
Au sein de l'hôpital, pour désengorger des services d'urgence, le rapport propose diverses possibilités. Il préconise notamment le développement de l'admission directe de patients préalablement diagnostiqués dans les services de spécialités, penche pour la reconnaissance de la spécialité de médecine d'urgence par la création d'un DESC (diplôme d'études spécialisées complémentaire).
Dans quatre domaines au moins, il estime que la prise en charge des urgences doit faire l'objet d'une organisation spécifique des hôpitaux : les enfants, les malades psychiatriques, les personnes âgées, les démunis. Les groupes de travail engagent par ailleurs l'ensemble de l'hôpital à considérer l'accueil des urgences comme « l'une des missions importantes de l'institution tout entière ». Pour aider la communauté hospitalière à adopter ce point de vue, il suggère d'installer dans les hôpitaux des « commissions des admissions non programmées » ou « comités de gestion et d'évaluation de la prise en charge hospitalière des malades non programmés ». Plusieurs missions seraient dévolues à ces instances dont la plus importante serait d'estimer la probabilité de recevoir, tel jour et en telle saison, des urgences relevant d'une spécialité médicale précise.
A partir de ces évaluations, les services concernés pourraient prévoir leur programmation « en tenant compte d'une capacité à réserver aux urgences ». Ce qui ferait l'objet d'un contrat signé avec la direction de l'hôpital et le service des urgences. D'une manière générale, le rapport estime que la difficulté qu'ont les services d'urgence à trouver des lits d'aval où hospitaliser leurs malades pourrait légitimer « un moratoire sur les fermetures » de lits de médecine en cours.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature