De notre correspondante
Méconnaissance des symptômes, mauvais réflexes face à l'urgence... : à la fin des années 1990, 70 % des victimes d'infarctus du Nord - Pas-de-Calais échappaient à tout traitement en raison d'appels trop tardifs. Avec un délai moyen de trois heures et demi entre les premiers symptômes et l'appel (contre deux heures pour l'ensemble de la France), la région se situait dans le peloton de queue des régions françaises.
Délai raccourci
Devant ces chiffres alarmants, l'URCAM, le SAMU et l'URMEL ont décidé de se mobiliser avec le soutien des collectivités locales en développant des campagnes d'information : spots télévisés sur les chaînes régionales, bulletins explicatifs adressés aux usagers et sensibilisation des généralistes. En l'espace de trois ans, l'offensive lancée par les acteurs de santé a porté des fruits inespérés.
Le délai entre le début des douleurs et le traitement par thrombolyse a été réduit à deux heures, soit le même score qu'en Ile-de-France, et les usagers de la région ont aujourd'hui une bien meilleure connaissance des symptômes de l'infarctus.
Surtout, ils ont acquis le bon réflexe face à l'urgence : interrogés sur leur attitude en cas d'infarctus, ils ne seraient plus que 8 % à appeler leur médecin traitant, 75 % ayant recours au SAMU et 18 % aux pompiers.
Une enquête d'intention confirmée par les chiffres du registre ESTIME tenu par le SAMU et le SMUR du Nord : entre 2000 et 2002, les appels au 15 pour infarctus ont fait un bond de 170 % et le nombre de thrombolyses préhospitalières a doublé.
Ce changement de comportement a permis d'augmenter considérablement le nombre de vies sauvées. En 2002, un tiers seulement des malades a échappé à tout traitement en raison d'un appel trop tardif (contre 70 % trois ans plus tôt). Des inégalités subsistent cependant d'un arrondissement à l'autre : les habitants des zones rurales appellent encore trop tard le 15.
L'URCAM, le conseil régional et l'URMEL vont donc réitérer leur campagne. Fin mai, tous les généralistes de la région ont été à nouveau sensibilisés à la prise en charge de l'infarctus et une nouvelle campagne grand public vient de démarrer sur les chaînes de télévision. Pour rappeler la conduite à tenir et donner à tous le réflexe du 15.
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