QU'IL S'AGISSE de l'Irak ou du conflit israélo-palestinien, on voit clairement que l'évolution politique des deux crises n'est pas déterminée par la diplomatie, mais par l'action militaire.
Israël a été condamné unanimement pour l'exécution « extra-judiciaire » d'Abdelaziz Rantissi, qui venait de remplacer cheikh Yassine à la tête du Hamas. Il n'y a qu'aux yeux des Américains qu'Ariel Sharon ait trouvé grâce. Il n'empêche que le Premier ministre applique une politique extrêmement cohérente : devant l'immobilisme palestinien (Yasser Arafat n'a fait aucune proposition argumentée de relance des négociations depuis plus de trois ans), M. Sharon met en œuvre une solution unilatérale qui associe un début d'évacuation des territoires à une très grande fermeté (d'autres préféreront dire brutalité) sécuritaire.
Pendant ce temps, les Européens s'agitent sur le plan diplomatique (lundi, M. Chirac a reçu le président égyptien) : mais, depuis plus de trois ans, ils ont été incapables de juguler le terrorisme palestinien et incapables de maîtriser les représailles israéliennes. Mais l'histoire s'écrit sous leurs yeux, ce qu'apparemment ils ne devinent pas : M. Sharon va finir par créer des faits accomplis et ces faits deviendront irréversibles si personne ne peut traîner les Palestiniens devant une table de négociations.
Il en va de même pour l'Irak : pour le moment, les Américains sont dans le piège, mais comme ils ne peuvent pas en sortir, ils finiront par imposer une solution politique par la force.
Certes, M. Bush a commis des erreurs graves, certes, il a menti sur les raisons de la guerre, certes M. Chirac avait raison. Mais cela ne donne ni à la France ni à l'Europe les moyens d'intervenir. L'ONU, de toute évidence, est épouvantée et Kofi Annan, impuissant. L'anarchie qui règne en Irak a déjà coûté la vie à de nombreux fonctionnaires onusiens. Le retour progressif des Américains au multilatéralisme est donc lui-même compromis par la magnitude du séisme irakien. L'intervention militaire a déclenché le tollé mondial que l'on sait. Il demeure que les seuls vrais acteurs politiques en Irak sont les pays qui s'y battent.
Unilatéralisme pas mort
Publié le 20/04/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7524
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