TRÈS BIEN dirigée par Bérangère Bonvoisin, Fanny Ardant dit le texte si particulier de l’écrivain de « Barrage contre le Pacifique » avec une finesse impressionnante, mais on regrette qu’un micro fasse un peu écran.
Un grand espace nu. La cage de scène totalement libre. Le mur du fond est comme en flammes : ocre soutenu, orangé, rouge, un tableau abstrait et ardent. A jardin, une petite porte qui donne sur une chambre éclairée, un lit défait. C’est par là que surgit l’interprète, démarche entravée par une jupe droite assez longue, un peu comme les femmes dans les films de Fassbinder... Grande, fine, belle assurément est Fanny Ardant. Mais sa beauté est toujours irisée de son humour, de son esprit. Ici, elle joue les femmes un peu inquiétantes, apparemment. Mais il y a toujours en elle cette flamme de l’intelligence, de la distance.
Distance, parlons-en. Il y a celle qu’impose la beauté. Celle dont elle joue en étant tellement spirituelle. Et puis la distance qu’on aime moins d’un micro qui s’insinue immédiatement. On est déçu car la voix de Fanny Ardant est l’une des plus belles du théâtre et du cinéma français. Un micro, aussi sophistiqué soit-il, aplatit les nuances, refroidit les nuances. Dommage.
Pourtant, il y a une très belle entente, on le devine, entre Bérangère Bonvoisin qui signe cette mise en scène et son interprète. Il suffit de la lame d’un petit canif qui brille étrangement, pour que l’on imagine bien des suites à ce récit qui parle d’assujettissement, de demande impossible, de pacte trouble, d’impuissance peut-être. De mélancolie. Et c’est cette mélancolie de Duras que nous révèlent et Fanny Ardant et Bérangère Bonvoisin.
Théâtre de la Madeleine, à 19 h du mardi au samedi, dimanche en matinée à 18 h (01.42.65.07.09). Le texte est paru aux éditions de Minuit.
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