SOUVENT on a vu ce grand texte écrit par Thomas Bernhard pour Bernhard Minetti, très grand comédien de langue allemande. Souvent on a applaudi de grands interprètes dans ce rôle de vieux comédien : Michel Bouquet, Michel Piccoli…
Nous sommes dans un hôtel d’Ostende, un soir de Saint-Sylvestre. Déguisements et solitude. Le vieil acteur n’a pour interlocuteurs que le portier (François Clavier), une dame en rouge qui fête le passage de l’année en buvant du champagne (Liliane Rovère, formidable), une jeune fille qui attend son fiancé (Jessica Perrin), l’extra (Jérôme Maubert) et les masques… Le vieil acteur prétend qu’il a rendez-vous avec le directeur du théâtre. Il pense qu’il va jouer Lear une dernière fois, avec le masque que lui a offert autrefois James Ensor. Bien sûr, pas de directeur et, au bout de la nuit, une tempête de neige comme un linceul shakespearien pour le vieil affabulateur…
Serge Merlin est « Bernhard Minetti ». Il est unique, grandiose, déchirant, drôle, fascinant, jamais ridicule. Le metteur en scène, Gerold Schumann – on avait beaucoup aimé sa version de « My diner with André » – a légèrement amendé le texte, déplacé des petits faits, et sans doute travaillé la traduction. Cela donne une force d’évidence à la représentation et Serge Merlin, avec sa beauté creusée à la Artaud, impose ce que l’on ne peut s’interdire d’appeler « la vérité ». Il est sans doute naïf, s’agissant de littérature, d’asséner ce genre de remarque. Mais allez-y sans tarder, vous comprendrez ! C’est le grand moment de théâtre à ne rater sous aucun prétexte, ces jours-ci, à Paris.
Théâtre de l’Athénée (01.53.05.19.19, www.athenee-theatre.com), à 20 heures du mercredi au samedi, à 19 heures le mardi. Jusqu’au 24 octobre. Durée : 1 h 35.
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