ON N'OUBLIE PAS Camus. Jamais ses questions n'ont été aussi proches des préoccupations du temps. Sens de la vie, de l'engagement. Ici, jusqu'au terrorisme.
Il s'était inspiré de faits réels : en février 1905, à Moscou, un groupe appartenant au parti socialiste révolutionnaire avait organisé un attentat contre le grand duc Serge, oncle du tsar. Mais, pour fidèle aux faits qu'ait été Albert Camus, il ne prétendait pas, ne voulait pas, faire une pièce « historique ». En ce sens qu'elle n'est en rien circonscrite à un temps donné. Camus prend de la distance, de la hauteur et, en même temps, va au plus profond. Cela donne, dans la version que nous en propose aujourd'hui le metteur en scène Guy-Pierre Couleau, quelque chose de fascinant par sa pureté, peut-être sa dureté. Il y a quelque chose d'une puissance inflexible dans le mouvement dramatique, quelque chose d'une pureté de cristal dans cette écriture simple, fine, jamais sèche même si elle ne s'alourdit d'aucun mot en trop. C'est superbe et réentendre cette langue constitue la première émotion.
La version de Guy-Pierre Couleau est brève, sans fioritures. Un plateau, des panneaux. De la lumière. Un peu de son. Tout cela, très bien. On est moins convaincu par les costumes qui n'aident pas Anne Le Guernec, Dora, pourtant sensible et grave. Jany Gastaldi, grande Duchesse, est mieux traitée et impose ce personnage original. Les garçons – tous sont importants – sont très bons. Saluons Sébastien Bravard (Stepan), Frédéric Cherboeuf (Kaliayev), François Kergoulay (Annenkov), Nils Olhund, Skouratov, Michel Fouquet (Foka) et Xavier Chevereau (Voinov). Du beau et bon travail qui confirme la personnalité de Guy-Pierre Couleau.
Théâtre de l'Athénée, grande salle, à 19 heures le mardi, à 20 heures du mercredi au samedi, matinée exceptionnelle le samedi 19 mai à 15 heures (01.53.05.19.19). Durée : 1 h 50. Jusqu'au 26 mai.
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