De notre correspondante
à New York
L E fibrinogène est une protéine soluble contenue dans le plasma sanguin, qui joue un rôle majeur dans la coagulation : sous l'action de la thrombine, elle se transforme en fibrine et donne le caillot sanguin. Ses taux plasmatiques s'élèvent lors d'une infection, y compris la parodontite. Outre son rôle dans la coagulation, le fibrinogène peut aussi augmenter les états inflammatoires de plusieurs manières :
1) en fournissant une matrice extracellulaire pour l'accumulation des cellules inflammatoires ;
2) en modifiant les réponses cellulaires comme l'expression des cytokines ;
3) et en favorisant la colonisation, l'adhésion et l'invasion des bactéries.
Des études du gène du fibrinogène bêta ont montré qu'une certaine variation dans le gène (une substitution 455G/A) trouvée chez certains individus est associée à des taux de fibrinogène plus élevés dans le sang.
Une équipe dirigée par le Dr Ernesto De Nardin (Buffalo School of Dental Medicine, New York) a donc examiné la distribution du polymorphisme 455G/A chez 79 patients atteints d'une parodontite et 75 sujets témoins. L'équipe a aussi examiné l'effet du génotype sur les taux de fibrinogène.
Un risque trois à six fois plus grand
L'étude montre que 51 % des patients affectés de parodontite présentent un ou deux allèles portant la substitution A (H1H2 ou H2H2), comparé à seulement 30 % des sujets témoins. Les personnes qui ont le génotype H2H2 ont un risque de parodontite six fois plus grand (OR = 6,41 ; IC 95 % : de 1,15 à 35,83) que les personnes qui ont le génotype normal (H1H1 ou les deux allèles G), et ceux qui ont le génotype H1H2 ont un risque de parodontite trois fois plus grand (OR = 3,2 ; IC 95 % : de 1,25 à 8,53) que ceux qui ont le génotype normal. Enfin, le taux plasmatique de fibrinogène est significativement plus élevé (de 10 %) dans le groupe des patients affectés de parodontite comparé au groupe témoin (2 496 mg/l, contre 2 250 mg/l).
En conclusion, les patients affectés de parodontite présentent plus souvent que les personnes aux gencives saines les génotypes qui sont associés à des taux plasmatiques accrus de fibrinogène. De plus, ceux qui sont affectés de parodontite ont des taux plasmatiques de fibrinogène significativement plus élevés que ceux qui ont des gencives saines.
« Les personnes qui ont cette forme plus rare du gène fibrinogène ajouteraient ce facteur de risque à d'autres facteurs de risque associés au développement de la parodontite », commente le Dr De Nardin dans un communiqué. « Ces personnes devraient faire particulièrement attention à leur hygiène buccale et peut-être rendre visite plus souvent à leur dentiste. »
Communication du Congrès annuel de l'American Association for Dental Research.
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