L'université de Stanford (Californie) annonce son intention d'extraire des cellules souches à partir d'embryons humains clonés. C'est la première université privée américaine à se lancer publiquement dans le clonage humain à des fins thérapeutiques.
Les recherches vont commencer grâce à un don privé anonyme de 12 millions de dollars. Elles seront dirigées par le Dr Irving Weissman, un des meilleurs spécialistes américains dans le domaine des cellules souches, a indiqué l'université. Le Dr Weissman se défend de vouloir créer des clones humains. « Nous sommes totalement opposés au clonage humain reproductif », dit-il au quotidien « USA Today ».
La technique qui sera utilisée, dite « transfert nucléaire de cellule somatique », est la même que celle retenue pour le clonage de la brebis Dolly en 1996. Mais au lieu d'être implanté dans l'utérus (clonage reproductif), l'embryon humain est détruit quelques jours après son développement afin de pouvoir en extraire les cellules souches. Ces dernières sont des cellules au stade indifférencié, capables d'évoluer en des lignées de cellules spécialisées (sang, foie, muscle, etc.).
Selon le Dr Weissman, ces expériences visent à trouver de nouveaux traitements contre le cancer, le diabète et des maladies cardiovasculaires ou neurodégénératives (maladies de Parkinson, SLA).
A ce jour, un seul laboratoire privé aux Etats-Unis, la firme Advanced Cell Technology (ACT), s'est lancé publiquement dans le clonage humain thérapeutique. En novembre 2001, la firme a annoncé avoir produit des embryons humains clonés en vue d'obtenir des cellules souches, une première mondiale qui a soulevé une intense polémique. Jusqu'à présent, l'extraction de cellules souches embryonnaires était effectuée à partir de ftus avortés ou d'embryons surnuméraires, créés in vitro dans les cliniques de traitement contre la stérilité, puis congelés. En août 2001, le président George W. Bush, invoquant des motifs religieux, avait interdit le financement fédéral de toute recherche qui aboutirait à la destruction d'embryons humains. Les chercheurs étaient invités à travailler à partir des lignées de cellules souches déjà disponibles. L'annonce de l'université de Stanford intervient alors que l'Etat de Californie vient de promulguer une loi autorisant la recherche sur les cellules souches embryonnaires. C'est le premier Etat américain à autoriser ce type de recherches sans limitations. Cette décision montre que les chercheurs américains n'entendent pas rester les bras croisés face à l'indécision de Washington (un projet de loi interdisant le clonage humain est dans l'impasse depuis plus d'un an au Sénat) et face à la concurrence des chercheurs étrangers. De telles recherches sont en effet déjà autorisées dans plusieurs pays, comme en Grande-Bretagne ou en Australie.
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