C'EST UN CHANGEMENT important pour la population du Maine-et-Loire et des départements voisins (Mayenne et Sarthe) : le CHU d'Angers dispose désormais d'une unité neurovasculaire (UNV), véritable chef de voûte de la prise en charge des personnes victimes d'un AVC. «Jusque-là, le service de neurologie était déjà consacré prioritairement aux AVC, avec une moyenne de 900-1000 patients par an, explique le Dr Guillaume Marc, neurologue et responsable de la nouvelle unité. Mais l'unité neurovasculaire nous permet d'assurer une prise en charge 24heures sur 24. L'équipe spécialisée effectue un bilan diagnostique précis et précoce.»
Conformément à la circulaire de mars 2007 qui appelle à la généralisation de ces UNV et au projet médical du territoire arrêté par l'ARH (agence régionale de l'hospitalisation), l'unité angevine doit organiser une filière dédiée aux AVC. Pour cela, elle a reçu des crédits supplémentaires qui lui ont permis d'ajouter aux douze lits déjà existants (ouverts en moyens constants et réservés aux soins subaigus) deux autres lits pour les soins subaigus et six autres lits consacrés aux soins intensifs. Six infirmières et six aides-soignantes ont été recrutées. Une garde d'interne, une astreinte opérationnelle d'un neurologue, un poste de neurologue, un poste de secrétaire et un demi-poste d'assistante sociale ont également été financés.
Mais l'enjeu sanitaire dépasse la seule question de la composition de l'équipe de l'UNV. Quels moyens seront attribués à terme pour offrir à la population de cette partie est des Pays de la Loire une prise en charge optimale ? Exemple : la fibrinolyse, qui, effectuée dans les trois heures suivant les premiers signes cliniques, peut améliorer «de façon majeure le devenir de certains patients», selon le Dr Marc. Problème : toutes les villes du territoire ne comptent pas un neurologue, seul habilité pour le moment à appliquer ce traitement. C'est le cas à Mayenne et à Château-Gontier, par exemple. Dans d'autres villes, comme Laval, le nombre de neurologues ne permet pas actuellement d'envisager une astreinte. La télémédecine pourrait bien être la solution d'avenir, un neurologue contrôlant à distance la réalisation de l'intervention. Mais cette technologie n'en est encore qu'au stade de l'évaluation.
Coordination.
Pour «fluidifier la filière, écourter les séjours en soins aigus et commencer précocement la rééducation», souligne le responsable de l'UNV, l'équipe d'Angers a entrepris un tour de région des établissements pour mieux identifier l'offre existante et les possibilités d'accueil. «Notre mission consiste à orienter correctement le patient, souligne le neurologue. Autant éviter d'adresser une personne aphasique à un établissement qui ne compte pas d'orthophoniste! Pour permettre un suivi médico-social de qualité, on doit tenir compte du lieu d'habitation.» Reste ensuite à l'unité à coordonner l'intervention du médecin traitant, du service de rééducation, des soins de suite…
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