Le CHU de Bordeaux vient de se doter d'une unité fonctionnelle d'épileptologie (UFE). Elle est le fruit d'une concertation multidisciplinaire au sein de la Fédération des neurosciences cliniques, animée par le Pr Patrick Henry. Intégrée dans le service d'exploration fonctionnelle du système nerveux du Pr Bernard Bioulac, elle travaille en étroite synergie avec le service de neurologie du Pr Jean-Marc Orgogozo. Elle est constituée de deux chambres équipées de matériel vidéo et informatique.
L'UFE offre la possibilité de réaliser des enregistrements de longue durée de l'activité cérébrale, soit par des électrodes collées sur le cuir chevelu (vidéo-EEG), soit par des électrodes implantées dans le cerveau (stéréo-électrode-encéphalographie, SEEG), couplés à la vidéo pour enregistrer de façon synchronisée les manifestations électriques et cliniques des crises. L'interaction directe d'un médecin ou d'une infirmière avec le patient, au moment et juste après la crise, permet d'obtenir le maximum d'informations pertinentes. L'ensemble des données est stocké sur bandes magnétiques et supports informatiques. Au total, la nouvelle unité garantit une évaluation préchirurgicale des épilepsies partielles sévères pharmacorésistantes. Cela concerne surtout les enfants et le diagnostic différentiel des crises non épileptiques.
Dans les pays industrialisés, l'épilepsie a un taux d'incidence de 20 à 70 pour 100 000 habitants. Plus de la moitié des personnes concernées présentent une épilepsie partielle caractérisée par des crises à début focal, c'est-à-dire liées à un dysfonctionnement du système neuronal limité à une région du cortex cérébral (zone épileptogène). De 30 à 40 % d'entre elles sont résistantes aux médicaments, car, malgré un traitement bien conduit, des crises persisteront. Et un tiers de ces sujets résistants seraient justiciables d'investigations préchirurgicales en vue d'une chirurgie éventuelle. En France, il existe environ 30 000 épileptiques candidats à la chirurgie avec 1 000 nouveaux cas par an. Or la discordance entre l'offre - de 250 à 300 malades opérés annuellement - et la demande tient en grande partie aux coûts financiers et humains qu'impliquent de telles investigations, ainsi qu'au haut degré de spécialisation médico-chirurgicale qu'elles requièrent.
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