Diamètre de 1,5 cm environ
Cette lésion tumorale est apparue depuis un mois et demi et a rapidement grossi. Cliniquement, il s'agit d'une tumeur bourgeonnante de 1,5 cm de diamètre environ. Elle est érythémateuse et surtout sa partie centrale se creuse d'un cratère occupé par un bouchon corné. Le reste de l'examen clinique est normal. Il n'existe pas d'adénopathie satellite.
Cliniquement, le premier diagnostic évoqué est celui de kératoacanthome, mais l'aspect clinique peut aussi être celui d'un épithélioma spinocellulaire. Une exérèse est donc pratiquée.
L'histologie confirme le diagnostic de kératoacanthome. L'exérèse est complète.
Kératoacanthome
Le kératoacanthome est une tumeur bénigne qui a une évolution en quatre stades qui dure en général quelques mois. Le premier stade de prolifération débute par une papule ronde, ferme, parfois érythémateuse. Au stade de maturité, la lésion fait entre 1 et 3 cm de diamètre. Elle est régulière, souvent érythémateuse et se caractérise surtout par un centre cratériforme occupé par un bouchon corné, parfois surmonté d'une corne dure. Au cours de la phase d'involution, le bouchon corné se détache et les bords de la tumeur s'affaissent. A la phase de cicatrisation, la lésion cicatrise, laissant une cicatrice atrophique, parfois parsemée de grains de milium, avec un anneau épidermique épaissi.
Il survient le plus souvent entre 50 et 60 ans et peut siéger sur l'ensemble du tégument, y compris sur les muqueuses.
La lésion est le plus souvent unique, mais il existe de rares formes multiples.
Diagnostic différentiel
Le principal diagnostic différentiel est l'épithélioma spinocellulaire bien différencié.
Cliniquement, il est très difficile de les différencier avec certitude. Il existe des arguments en faveur du kératoacanthome : la régularité de la lésion ; son centre cratériforme ; la rapidité d'apparition de la tumeur. Mais aucun d'entre eux n'est formel, leur association est insuffisante et seul l'examen histologique permet de confirmer ou d'infirmer l'impression clinique.
Mais les différences histologiques entre kératoacanthome et épithélioma spinocellulaire sont principalement architecturales, plutôt que cytologiques. Elles nécessitent pour être mises en évidence une biopsie large, raison pour laquelle, les lésions étant de petite taille, dans la plupart des cas on pratique d'emblée une exérèse totale de la tumeur.
Il n'existe pas de risque de récidive si l'exérèse est totale.
Si la lésion est typique
En cas de lésion typique, chez un patient qui accepte un suivi régulier, il est envisageable de faire une simple surveillance pendant 2-3 mois pour vérifier l'involution de la lésion. Mais cette solution est rarement retenue, car la cicatrice de l'involution spontanée est le plus souvent plus large, plus disgracieuse que celle d'une exérèse chirurgicale.
Certains auteurs ont pu proposer un curetage suivi d'une électrocoagulation, mais cette méthode interdit l'examen histologique de la pièce en totalité. Elle est donc très rarement retenue.
Dans les cas exceptionnels de lésion de grande taille dont la chirurgie serait mutilante du fait de leur localisation, des alternatives thérapeutiques ont été essayées : 5 FU local, rétinoïdes peros, voire podophylline ou radiothérapie.
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