« EQUUS » est une pièce étrange, d'une facture très marquée par l'époque de sa création, les années 70. On instruit ici un dossier. Un jeune garçon a crevé les yeux de six chevaux, dans le manège dans lequel il travaille comme palefrenier. La nuit, il monte en cachette. Une juge d'instruction éclairée (Delphine Rich tout en autorité et douceur) convainc un psychiatre (Bruno Wolkowitch, remarquable, sans effets, tout au long d'un parcours de deux heures) de s'occuper de ce cas hors normes. Qui est Alan (Julien Alluguette, très précis et sensible) ? Que disent ses parents (parfaits d'humanité blessée et contradictoire, Christiane Cohendy et Didier Flamand) ? Que peut l'amie fille (Astrid Bergès-Frisbey) ? Que pense l'infirmière (Joséphine Fresson) ? Didier Long parvient à redonner une force sans défaut à la pièce dans une traduction de Pol Quentin. Il n'évite pas l'écueil d'un décor en forme de manège, il donne aux chevaux et cavalier une apparence qui date un peu l'ensemble, mais c'est comme un hommage à un autre temps.
Demeure un spectacle très bien joué, une pièce très forte et très dérangeante, et cette question, jamais éteinte, de la puissance mythologique, sexuelle, réelle des chevaux. C'est une interrogation sans fin qui est ici traitée d'une manière très audacieuse. On applaudit sans réserve cette production qui confirme les qualités de directeur d'acteurs de Didier Long et son goût des comédiens, tous formidables.
Théâtre Marigny, à 20 h 30 du mardi au samedi, à 16 h en matinée le dimanche (0892.222.333). Texte publié par « L'Avant-scène théâtre » (12 euros).
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