CLAIRE RUPPLI, comédienne très fine dont le parcours traduit des choix passionnants, a adapté elle-même le beau roman de Sylvie Germain et le joue, seule en scène, dans une proximité émouvante. C’est un moment tout simple et direct. Un plateau nu, sans aucun décor. Dans la nuit, une voix se fait entendre par la gauche (jardin) de la salle. La fine silhouette pénètre sur la scène après quelques minutes. Une jeune femme au visage triangulaire, pieds nus, enveloppé d’un vaste imperméable couleur mastic. Neutre.
Sylvie Germain a enseigné et vécu plusieurs années à Prague. Elle connaît la ville et ses fantômes. Elle a composé un livre qui ressemble à un conte fantastique. Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est faux ? Où est la réalité où est la fiction ? Qui est cette géante sans visage ? Quelles sont les rumeurs qui se font entendre ? Et ces fantômes, sont-ils bienveillants ou trop souffrants pour être attentifs aux autres ? On ne veut pas résumer l’argument, car il faut laisser le récit se développer. On pense à Franz Kafka, à Bruno Schulz, on pense aux camps où moururent tant d’innocents, tandis que la mort d’un père s’inscrit en filigrane…
Claire Ruppli parle à voix haute et claire, ne cherche aucun effet. Il y a de la rigueur et de la pureté dans ce geste poétique qui est aussi un grand moment de grâce théâtrale.
Les Déchargeurs (tél. 08.92.70.12.28), du mardi au samedi à 20 heures. Durée 1 heure 10. Jusqu’au 9 octobre.
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