UN ADENOVIRUS recombinant a été utilisé par M. C. Marchetto et coll. pour véhiculer et délivrer un gène XPA humain à des souris mutantes Xpa, modèle de souris knock-out utilisées pour l'étude du xeroderma pigmentosum.
Les souris Xpa ont été infectées par le virus recombinant par injections sous-cutanées. On a ainsi obtenu une réparation génotypique et phénotypique. L'ADN défectif a été complètement réparé (vérification faite sur des cultures de fibroblastes embryonnaires de la souris Xpa). Et les souris ont été protégées des conséquences de l'irradiation UVB au niveau de la peau, y compris contre l'apparition de tumeurs.
« Ces résultats montrent qu'il existe des perspectives pour l'utilisation d'adénovirus recombinants pour parer des défauts moléculaires spécifiques de l'ADN. Ce qui devrait aider à mettre au point des outils de prévention des tumeurs cutanées chez les patients souffrant de XP. »
Risque multiplié par mille de cancer.
Les individus atteints de xeroderma pigmentosum (XP) ont un risque multiplié par 1 000 de cancer cutané lors de l'exposition solaire, sur les aires découvertes. La plupart des XP sont dues à des mutations inactivant l'un des sept gènes actifs dans la réparation de l'ADN (de XPA, XPB... à XPG), et qui ont pour fonction de réparer les excisions nucléotidiques ou d'autres dommages causés à l'ADN par l'exposition solaire.
Le diagnostic est posé à l'âge moyen de 3 ans et les cancers cutanés commencent à apparaître à 8... Les individus atteints par cette maladie peuvent présenter tous les types de cancers dermatologiques, y compris des mélanomes malins. Leur durée de vie est raccourcie en moyenne de trente à quarante ans.
L'abord thérapeutique de la maladie se résume actuellement à la chirurgie ablative, à des interventions reconstructrices à l'aide de tissus non exposés des patients et à l'usage d'isotrétinoïne. L'action la plus efficace en faveur de ces malades reste l'éviction très stricte de toutes les sources d'UVB, et cela dès le plus jeune âge. Les anomalies du gène XPA sont le plus fréquentes.
Des souris défectives pour les gènes Xpa ont été créées pour faire un modèle d'étude du XP. L'exposition aux UV de zones cutanées rasées provoque des lésions cutanées multiples qui progressent typiquement vers des carcinomes squameux.
La peau est un organe facilement accessible à la thérapie génique. L'observation directe de l'expression des transgènes montre une diffusion radiale à partir du point d'injection sous-cutané. Ce qui est corroboré par le motif de l'expression de la protéine XPA, présente de l'épiderme jusqu'aux couches les plus profondes du derme, y compris dans les cellules basales souches des kératinocytes que l'on sait être à l'origine de la formation des tumeurs.
« Proc. Natl. Acad. Sci. », édition avancée en ligne.
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