DES CHERCHEURS de l'université du Michigan commencent cette semaine le premier essai clinique de thérapie génique de la douleur.
La stratégie testée au cours de cet essai de phase 1 se fonde sur l'administration d'un vecteur dérivant du virus herpès simplex, génétiquement modifié pour ne plus se répliquer et exprimer un gène codant pour une endorphine, l'enképhaline.
Le recours à un vecteur dérivant du virus de l'herpès est aussi une première dans le monde de la thérapie génique. Ce choix original s'explique par le fait que ce virus se dirige naturellement vers les cellules nerveuses lorsqu'il est injecté dans la peau. Son utilisation devrait donc permettre « d'amener » le gène thérapeutique jusqu'au système nerveux. Les injections de vecteurs seront par ailleurs réalisées dans le dos des patients, à proximité de la moelle épinière.
L'essai impliquera douze patients atteints d'un cancer et souffrant de douleurs réfractaires aux traitements disponibles.
Le lancement de cet essai intervient après deux décennies de développement et huit ans d'étude préclinique. Les résultats obtenus dans les modèles animaux sont très encourageants. En induisant une surproduction d'un antalgique naturel au niveau des nerfs qui transmettent la douleur au cerveau, il semble bien possible de soulager des douleurs chroniques résistantes à l'administration systémique de molécules opiacées.
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