De notre correspondante
à New York
Certes, on savait que l'hypertension artérielle (TA systolique supérieure à 140 mmHg ou TA diastolique supérieure à 90 mmHg) est associée à un risque accru d'accidents cardio-vasculaires ; en revanche, on disposait de peu d'informations sur le risque cardio-vasculaire associé à une tension artérielle normale-haute, c'est-à-dire définie par une TA systolique comprise entre 130 et 139 mmHg, ou une TA diastolique comprise entre 85 et 89 mmHg.
L'étude, conduite par le Dr Vasan (Framingham Heart Study, Framingham, Massachusetts), porte sur 6 859 hommes et femmes qui ont participé à l'étude de Framingham. Lorsque leur TA initiale a été prise, ces participants n'avaient ni maladie cardio-vasculaire ni hypertension artérielle. Initialement, 25 % des participants avaient une TA normale-haute, 33 % une TA normale (systolique < 130 mmHg et diastolique < 85 mmHg), et 42 % avaient une TA optimale (systolique < 120 mmHg et diastolique < 80 mmHg).
Les participants ont été suivis pendant douze ans. Pendant ce suivi, 397 participants ont présenté un événement cardio-vasculaire (72 décès cardio-vasculaires, 190 infarctus du myocarde, 85 accidents vasculaires cérébraux, et 50 insuffisances cardiaques congestives).
Un risque qui augmente avec l'âge
Les investigateurs ont analysé le risque d'événements cardio-vasculaires en distinguant les hommes des femmes, les trois catégories de TA (optimale, normale, et normale-haute), et deux groupes d'âge (35-64 ans et 65 ans ou plus).
Les résultats montrent qu'il existe une augmentation progressive des événements cardio-vasculaires à travers les trois catégories de TA. Ainsi, chez les femmes, l'incidence cumulée à dix ans d'événements cardio-vasculaires (ajustée pour l'âge) est de 1,9 % lorsque la TA est optimale, de 2,8 % lorsque la TA est normale, et de 4,4 % lorsque la TA est normale-haute. Chez les hommes, cette incidence (ajustée pour l'âge) est de 5,8 % pour une TA optimale, de 7,6 % pour une TA normale, et de 10,1 % pour une TA normale-haute.
L'incidence d'événements cardio-vasculaires augmente aussi progressivement avec l'âge. Après dix ans de suivi, le risque global de maladie cardio-vasculaire chez ceux qui ont entre 35 et 64 ans et une TA normale-haute est de 4 % pour les femmes et de 8 % pour les hommes. Chez ceux qui ont dépassé 65 ans, ce risque est de 18 % pour les femmes et de 25 % pour les hommes.
« Nos résultats soulignent la nécessité de déterminer si l'abaissement de la TA normale-haute peut réduire le risque cardio-vasculaire », concluent les investigateurs.
Régime, exercice, perte de poids, moins d'alcool
« Bien que des études supplémentaires soient nécessaires sur le sujet, il est conseillé que la TA normale-haute soit traitée », commente le Dr Claude Lenfant, directeur du National Heart Lung and Blood Institute (NIH, Bethesda) dans un communiqué. Le Dr Lenfant précise que le traitement pourrait consister, pour la plupart, en des modifications du mode de vie, tels que suivre un régime alimentaire sain, en réduisant les graisses saturées et le cholestérol, opter pour des aliments pauvres en sel ou autres formes de sodium, perdre un excès de poids, devenir plus actif physiquement et limiter les boissons alcoolisées.
« New England Journal of Medicine » du 1er novembre 2001, pp. 1291 et 1337.
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