LA PLUS grande fréquence des infections bactériennes et parasitaires et de l’infection à papillomavirus (HPV) chez les femmes séropositives impose un suivi gynécologique particulièrement attentif. Toutefois, souligne le Dr Myriam Kirstetter (médecin généraliste, attachée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris), les dysplasies du col et, donc, les indications de colposcopie sont bien moins fréquentes depuis l’utilisation des trithérapies. Un frottis annuel est indiqué en l’absence de lésion antérieure du col de l’utérus et si l’état immunitaire est satisfaisant (› 200/mm3) ; un frottis tous les six mois associé à une colposcopie est nécessaire en cas d’immunodépression sévère.
Risque ostéoporotique et cardio-vasculaire.
La carence en vitamine D est un phénomène général qui touche l’ensemble de la population, mais le risque d’ostéoporose est majoré au cours de l’infection VIH et augmente encore chez la femme après la ménopause. À cette période de la vie, l’index de densité minérale osseuse des femmes séropositives est plus faible que dans la population générale. Une densitométrie peut être proposée tous les deux à trois ans à partir de la ménopause complétée par une mesure annuelle de la calcémie, de la phosphorémie et du taux sanguin de vitamine D.
Chez les patientes séropositives, comme dans la population générale, le risque cardiovasculaire augmente avec l’âge, mais se trouve accru par l’infection et les traitements. D’où la nécessité d’une surveillance dont la fréquence est modulée par la présence ou non d’antécédents cardiaques.
Les troubles cognitifs, en particulier les troubles de la mémoire, dont se plaignent un certain nombre de patients séropositifs, restent assez mal expliqués. L’hypothèse la plus probable à l’heure actuelle est celle d’une atteinte vasculaire, explique le Dr Rolland Landman (infectiologue, hôpital Bichat, Paris). On sait que le traitement a un impact sur les grosses artères. Il semble probable qu’une partie des troubles de la mémoire soit liée à une atteinte au niveau des artérioles.
Prévenir les lipodystrophies.
La lipodystrophie est un effet indésirable connu et reconnu des traitements antirétroviraux qui était relativement fréquent avec les anciennes molécules, mais ne se voit pratiquement plus avec les traitements de dernière génération. Elle prend la forme d’une lipoatrophie, perte de graisse qui touche plus particulièrement le visage et les membres ou d’une lipohypertrophie localisée au niveau de l’abdomen ou du cou (bosse de bison). Une fois installées, ces lipodystrophies régressent très difficilement. Lorsqu’elle est visible à l’œil nu, la lipoatrophie correspond à une perte de 30 % de la masse graisseuse, précise le Dr Landman. La récupération est donc très lente et parfois impossible.
Certaines lipodystrophies sont l’indication de traitements chirurgicaux (la bosse de bison par exemple) ou de traitements cosmétiques (injection de collagène au niveau du visage). Les mesures diététiques et l’activité physique sont fondamentales pour la prévention de ce type d’effet indésirable et peuvent avoir un impact sur les lipodystrophies installées. Ainsi, un régime équilibré privilégiant les légumes, les fruits, les protéines et les acides gras saturés, avec une diminution des apports glucidique et si possible l’instauration d’un jeun glucidique de 12 h (en profitant du jeun de la nuit avec un dîner ou un petit-déjeuner sans glucides) permet de diminuer le périmètre abdominal et la bosse de bison sans perte de graisse au niveau des joues et des membres. Ce mode d’alimentation a par ailleurs l’avantage non négligeable d’améliorer le bilan lipidique. L’activité physique est aussi fondamentale pour la prévention du risque cardio-vasculaire, la préservation de la masse osseuse et tout simplement le bien-être.
D’après les interventions des Drs Myriam Kirstetter et Rolland Landman lors d’une réunion « Paroles ouvertes », réunion d’échanges et de réflexion sur le VIH entre patients et professionnels de santé organisée par les laboratoires Abbott avec la collaboration des associations de patients (Actif Santé, Action traitement, Aides, Arcat, Dessine moi un mouton, Ikambéré, Les petits bonheurs, Sida info service, Sol en si)
Les laboratoires Abbott éditent une collection de brochures dénommées «C’est quoi » sur les problématiques quotidiennes des patients séropositifs, mises à disposition en téléchargement à l’adresse suivante :
http://abbott.fr/abbott/Votre-sante/Infection-VIH/Documentation.aspx
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature