Le centre hospitalier de Bapaume a connu des difficultés financières ces dernières années. L’impact de cette situation est loin d’être neutre sur le fonctionnement de son système d’information organisé autour de quelques serveurs et quatre-vingts postes de travail. Cet ensemble héberge deux applications : Osiris pour le pan médical et un système de gestion administrative du patient. Les utilisateurs (médecins, infirmières et autres soignants) y accèdent pour prendre en charge le patient. Cette infrastructure technique et applicative est gérée à distance par l’équipe informatique du CH de Douai.
Le Cloud, une solution idéale pour l’établissement de Bapaume
Désormais remis à flot économiquement après deux ans de rationalisation, l’établissement est à la recherche de solutions viables. Sur le plan informatique, la DSI de Douai doit se recentrer sur ses besoins internes. N’étant pas hébergeur de données de santé, il ne saurait accueillir celle de son alter ego. Dans cette logique, le recours au Cloud computing semble la solution idéale. « Pour un établissement de taille modeste comme celui de Bapaume, maintenir sur site un personnel informatique dédié revient très rapidement cher. Il faudrait, par exemple, en permanence un administrateur qui veillerait sur le bon fonctionnement des outils et de la sécurité associée. Ce n’est pas viable », explique Philippe Huddlestone, directeur de l’informatique et télécommunications du CH de Douai.
D’ores et déjà acté, le recours au nuage informatique passe préalablement par une consultation publique en vue de sélectionner l’offre la mieux adaptée aux besoins de l’établissement. Il s’agira de retenir un hébergeur de données et des serveurs régionaux certifiés. Ce sera l’occasion pour le DSI de mettre en place un ensemble d’indicateurs de qualité de service à respecter scrupuleusement. Le cas échéant, le prestataire de service s’exposerait à des pénalités comme c’est de coutume dans le monde du Cloud computing.
À Douail, le recours au Cloud est inenvisageable
Qu’en est-il de l’établissement de Douai ? Ce dernier se caractérise par sa nouveauté. « Cet hôpital est neuf et nous y avons bâti deux salles informatiques sécurisées. D’autre part, il est multiservices et propose des urgences, des blocs, etc. Bref, notre direction générale a beaucoup investi pour le lancement de cet hôpital. Une partie de cet investissement ayant été consacrée aux équipements informatiques », explique le DSI. Pour ce qui est du dossier patient, l’établissement a opté pour Cristal-Net et des composants de stockage conséquents. Face à la complexité de ses services et aux coûts consentis, le recours au Cloud computing paraît, pour le moment, inenvisageable. Une position renforcée par la faiblesse du réseau régional. « En matière de transport des données, nous avons, par le passé, connu quelques soucis pendant plusieurs heures. Malgré les procédures d’escalade, nous n’avons pas été à même de trouver une solution immédiate. Un tel risque plaide peu pour le recours à l’externalisation, fût-elle en mode Cloud computing », estime Philippe Huddlestone.
La CHT plaide pour le Cloud
En revanche, dans une logique de communauté hospitalière de territoire (CHT), le modèle de Cloud computing peut avoir un sens pour les principaux établissements de la région. Béthune, Arras, Lens et Douai pourraient logiquement procéder à une mutualisation de l’hébergement de leurs données auprès de l’un des membres. Ce qui engendrerait des économies d’échelle. Toutefois, il faudrait, dans ce cas, renforcer l’infrastructure réseau et d’accès aux données.
Si ces quatre établissements n’en sont pas encore à ce stade, leurs différentes directions informatiques ont d’ores et déjà planché sur une telle approche techniquement réalisable, y compris sur le plan de la téléphonie. Un début de réponse est déjà intervenu sous un angle applicatif avec la mise en place d’une solution d’imagerie médicale mutualisée entre Béthune, Lens et Arras. Cette tendance devrait se poursuivre sans prendre le chemin du Cloud computing.
En définitive, le DSI de Douai applique une approche duale de l’informatique dans les nuages. Celle-ci est largement indiquée pour des sites de taille modeste comme Bapaume où la présence d’un SIH interne reviendrait coûteuse, tout comme son exploitation et sa maintenance. En revanche, il y reste ouvert, au cas par cas et à une condition : bénéficier d’une qualité de prestation irréprochable. D’où la nécessité de blinder les contrats de service bien verrouillés.
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