DEPUIS la loi du 4 juillet 2001 relative à l'interruption de grossesse et à la contraception, la stérilisation à visée contraceptive est autorisée en France. Cet accord de principe est accompagné de quelques restrictions, en particulier l'obligation de respecter un délai de réflexion de quatre mois, car cet acte engage profondément l'avenir de la femme qui renonce à une maternité future.
En 2002, la nouvelle méthode de contraception définitive non chirurgicale Essure a fait son apparition en France. A ce jour, 20 000 femmes en ont bénéficié et 200 000 dans le monde (1re patiente traitée en 1998).
Le principe est le même que celui de la ligature des trompes, mais, au lieu d'y accéder par coelioscopie, le médecin passe par le vagin et l'utérus. Dans un premier temps, il introduit le dispositif en franchissant le col de l'utérus. Il injecte ensuite un liquide physiologique pour dilater la cavité utérine et repérer l'abouchement des trompes. Il place ensuite un implant à l'intérieur de chacune d'elles. Sorte de petit ressort, cet implant une fois libéré se moule sur la cavité tubaire. Les fibres de polyéthylène qu'il contient vont provoquer une réaction tissulaire et boucher définitivement les trompes en trois mois.
A trois mois, la stérilisation est obtenue.
La durée d'intervention est en moyenne d'une demi-heure, mais elle diminue avec l'expérience du praticien, pour arriver à 10 minutes. La patiente repart chez elle, quelques heures plus tard, et peut reprendre très rapidement ses activités. A trois mois, la stérilisation est obtenue. Le bon positionnement de l'implant doit être contrôlé par radiographie pelvienne, voire, en cas de doute, par hystérosalpingographie. Après ce contrôle, la femme peut définitivement compter sur Essure comme moyen de contraception.
Le succès de pose est assuré à 96,3 % (étude SUCESS 1). Les complications sont rares. En revanche, il arrive que la pose de l'implant soit difficile, voire impossible, pour des raisons généralement anatomiques (utérus rétroversé), ou par séquelles de pathologie ; la patiente doit en être avertie. Dans les suites, il existe parfois des douleurs, ressemblant à celles des règles ou de faibles hémorragies transitoires.
La technique nécessite quelques précautions : un bilan infectiologique et un test de grossesse le matin même de l'intervention. La procédure doit être faite en tout début de cycle. Une prémédication est utilisée systématiquement une heure avant (AINS, parfois anxiolytiques). Dans moins de 10 % des cas, une anesthésie peut se révéler nécessaire.
L'expérience en milieu hospitalier a montré qu'il était possible d'associer la technique Essure à une chirurgie hystéroscopique intra-utérine, d'où la possibilité de résoudre, en un même temps opératoire, deux problèmes différents.
Enfin, comme l'ont montré les résultats de l'étude prospective ESTHYME, dont le but était d'évaluer le vécu des femmes après stérilisation par dispositif Essure, la voie hystéroscopique correspond bien à l'attente de celles désireuses d'une contraception définitive.
Conférence de presse organisée par Conceptus à laquelle participaient : les Drs J.-B. Engrand, P. Panel et C. Dhainault. La liste des centres pratiquant la technique Essure est disponible sur : info-europe@conceptus.com.
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