« La délocalisation des services de recherche se fait auprès de ceux qui ont la vision de prôner la recherche fondamentale comme indispensable. C'est pourquoi les chercheurs français s'en vont », affirme le Pr Etienne-Emile Beaulieu, président de l'Académie des sciences, en remettant le prix du « mérite au développement de la recherche » à Jean-Louis Escary, P-DG de la start-up Genodyssée.
Le lauréat de cette distinction décernée par l'organisation internationale non gouvernementale suisse Institut international de promotion et de prestige (IIPP) ne s'est pourtant pas installé sur la côte Ouest des Etats-Unis mais en région parisienne. « Notre distinction s'adresse à des hommes et des entreprises qui ont des parcours tout à fait exceptionnels », explique Gisèle Rutman, présidente de l'IIPP. Genodyssée est une jeune pousse de la biotechnologie née en 1999 à partir des travaux de Jean-Louis Escary et de son équipe, auteurs de la première carte génétique dense de SNPs d'un chromosome humain entier, le chromosome 14, et de l'invention d'une méthode de découverte de SNPs à haut débit. Le jury, composé d'anciens lauréats, a reconnu la stratégie de Genodyssée qui a « su développer des protéines thérapeutiques aux indexs thérapeutiques améliorés et proposer ainsi plusieurs variants naturels d'un médicament pour un meilleur traitement de la même maladie et développer un concept inédit de postgénomique, qui permet à cette société d'être une des premières à faire preuve du SNP au médicament et de nouvelles applications avec des variants propriétaires de molécules existants, offrant de nouveaux profils pharmacologique ».
Des brevets
Cette technologie permet de travailler sur des thérapeutiques dans des pathologies majeures comme l'anémie, l'hépatite C, les cancers, les maladies auto-immunes et les maladies cardio-vasculaires. En 2002, un total de 33 demandes de brevet désignant la France, l'Europe, les Etats-Unis et le Japon et les demandes de brevet PCT a été déposé. Ils se répartissent en trois familles de demandes de brevet sur des procédés innovants et douze familles de demandes de brevet sur des variants de protéines thérapeutiques. « Nous sommes une des premières sociétés postgénomiques à avoir découvert des produits issus de sa propre recherche », peut se féliciter son P-DG, Jean-Louis Escary. Grâce à ses succès, la start-up a réussi la levée de 14,5 millions d'euros qui lui ont permis l'installation d'une plate-forme génomique fonctionnelle constituée de la plus grande plate-forme HTS D-HPLC au monde. Alain Mérieux, président de BioMérieux, membre du jury, a également marqué son souhait que, « pour Genodyssée comme pour toutes les entreprises biotechnologiques il y ait une approche à long terme et une volonté politique très forte comme à l'époque des vaccins ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature