Spécialité longtemps considérée comme ésotérique et contemplative, la neurologie a vu son essor se manifester surtout au cours des vingt dernières années, sous l'influence des découvertes des neurosciences. Cela a abouti à une véritable révolution grâce à la découverte de thérapeutiques efficaces dans de nombreuses maladies considérées pendant longtemps comme incurables.
La révolution neurologique s'est donc faite :
- dans le domaine de la physiopathologie grâce, nous l'avons vu, aux neurosciences,
- et dans le domaine du diagnostic. Si l'examen neurologique, corrolaire d'un interrogatoire toujours primordial, reste la gloire de la spécialité, le diagnostic s'est trouvé considérablement renforcé et précisé grâce à l'évolution de l'imagerie et à celle des explorations fonctionnelles du système nerveux.
Du PET-scan, qui permet de « voir » la pensée dans son cheminement intracérébral, à la neuromyographie, qui explore le mouvement en cours, de la biologie moléculaire, qui permet de passer du phénotype au génotype, à l'imagerie, qui reconnaît au sein de l'infarctus cérébral les zones qui peuvent récupérer après traitement thrombolytique, il n'est guère d'aspect de la spécialité qui n'ait vu son mécanisme et son diagnostic transformés.
La révolution est également thérapeutique. Si l'on ne guérit pas encore la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson, l'espérance de vie de patients atteints de sclérose en plaques est passée de quinze à quarante ans et les parkinsoniens mènent une vie autonome physiquement et psychiquement pendant plus de vingt ans parfois. D'autres maladies neurologiques dites chroniques bénéficient également de ces traitements nouveaux, comme la redoutable maladie de Charcot.
La création d'unités neuro-vasculaires, qui devrait s'étendre sur toute la France dans les années à venir, réduit la morbidité des accidents vasculaires de plus de 40 %. Quand on sait que les longs séjours et maisons de retraite ont une population à plus de 60 % neurologique, on comprend l'importance des diagnostics et traitements efficaces, notamment dans la pathologie vasculaire cérébrale.
Il ne faut pas non plus oublier que la qualité de vie . Les céphalées sont actuellement beaucoup mieux diagnostiquées et sont traitées de manière devenue efficace dans la majorité des cas.
Comme pour beaucoup d'autres spécialités innovantes, les problèmes d'avenir sont évidemment délicats. On forme entre 50 et 60 spécialistes de neurologie par an en France, alors qu'il en faudrait une centaine. Si les nouveaux moyens de diagnostic et les nouveaux médicaments sont performants, ils sont évidemment très chers.
Le vieillissement de la population, qui est d'abord un vieillissement neurologique, et les légitimes exigences de qualité des soins ne font qu'aggraver les difficultés quotidiennes des neurologues de tous horizons, mais ils gardent en général l'enthousiasme d'une spécialité qui, tout en s'étant totalement modifiée dans son exercice et dans son efficacité, reste caractérisée par la prédominance de la clinique et du contact humain.
Journées de neurologie de langue française
8-12 Avril 2003 à Nantes
Une spécialité en plein essor
Publié le 12/05/2003
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Pr Maurice COLLARD, président des Journées de neurologie de langue française.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7332
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